C’est une annonce que peu de parents se sont préparés à entendre : attendre des triplés. Si les jumeaux peuvent être envisagés du fait des antécédents de la famille, il est bien plus rare de ne pas être surpris à l’annonce de triplés. En quelques secondes, ce simple mot bouleverse complètement la vie des parents, mais aussi des enfants s’il y a en a déjà.
Des cas de plus en plus courants
Les cas de grossesses de triplés spontanées sont très rares, puisqu’elles ne représentent que 10 % des grossesses multiples. En effet, dans la majorité des cas, ces grossesses ont lieu à la suite d’une aide médicale à la procréation, car plusieurs embryons sont implantés dans l’utérus afin de maximiser les chances de survie d’au moins un d’entre eux. Ainsi, grâce au progrès médical dans le domaine de la procréation, ce genre de grossesse est de plus en plus commun, même si elles demeurent des cas isolés étant donné qu’elles représentent des grossesses à risque.
On parle de « vrais triplés » seulement lorsqu’il s’agit d’une grossesse spontanée et qu’un seul et même œuf s’est divisé en trois. Dans ce cas-là, les trois enfants auront le même patrimoine génétique. Cependant, il est aussi possible que les trois enfants proviennent chacun de trois œufs différents, on parle alors de « faux triplés« . Enfin, des triplés peuvent également être composés par une paire de « vrais jumeaux« , qui proviennent donc d’un même œuf qui s’est séparé en deux, et d’un troisième enfant qui provient d’un deuxième œuf.
Grossesse à risque
Comme pour une grossesse gémellaire, une grossesse de triplés est très suivie, car elle est considérée comme à risque, que ce soit pour les bébés comme pour la maman. Les examens sont donc très réguliers afin de suivre de près l’évolution des bébés, le risque d’accouchement prématuré étant très élevé. En effet, l’utérus a tendance à se distendre beaucoup plus rapidement pour une grossesse multiple, puisque le poids des bébés est ici bien plus important que s’il n’y en avait qu’un seul. Ainsi, il est demandé à la maman de bien se reposer afin d’éviter de déclencher malgré elle l’accouchement beaucoup trop tôt. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les médecins proposent parfois à l’annonce de la nouvelle une réduction embryonnaire.
En ce qui concerne le suivi, les mamans ont droit à une consultation prénatale toutes les deux semaines (contre une fois par mois pour une grossesse classique), mais aussi à une échographie et un doppler par mois pour surveiller la croissance des fœtus. S’il s’agit d’une grossesse monochoriale (les embryons partagent le même placenta), alors ces examens auront lieu également toutes les deux semaines.
Accouchement sous haute surveillance
Les femmes enceintes de triplés sont généralement suivies dans des maternités de type 3, afin que les bébés soient immédiatement pris en charge s’ils présentent des problèmes à la naissance, notamment respiratoires, ou si leur état nécessite une réanimation. Dans la grande majorité des cas, les accouchements pour des triplés sont programmés et ont lieu par césarienne. Les médecins, s’ils le peuvent, préfèrent attendre que le poids total des bébés soit de 6 kilos, ce qui signifie que l’accouchement a lieu en général aux alentours de la 36e semaine d’aménorrhée.
Il est très rare qu’une femme qui attend des triplés accouche par voie basse, puisque comme dit précédemment, son utérus est déjà très distendu par le poids des bébés et ne se contracte donc pas bien. Il peut donc devenir très difficile de faire sortir les trois de cette manière.
Les accouchements de ce genre nécessitent des équipes médicales très présentes, mais aussi et surtout très nombreuses : des puéricultrices, des sages-femmes, des obstétriciens, des pédiatres, etc.
À la suite de l’accouchement, les risques d’hémorragie sont également plus présents que pour un accouchement classique, car l’utérus a encore du mal à se contracter et le ou les placentas peuvent aussi être mal placés.
