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Être enceinte et diabétique

Crédits : iStock

Les grossesses de femmes diabétiques sont particulièrement surveillées, car considérées à risques. Rien n’est donc laissé au hasard afin d’assurer la bonne santé de la maman et de son bébé. Ces grossesses très suivies peuvent donc très bien se dérouler si toutes les précautions sont prises.

Une grossesse programmée

Une femme diabétique doit impérativement en informer son gynécologue, mais aussi son diabétologue. On appelle ces grossesses des grossesses programmées, car avant même la conception de l’enfant, il faut pouvoir réunir plusieurs conditions afin d’avoir le feu vert des différents spécialistes. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux s’y prendre trois mois à l’avance pour effectuer tous les contrôles de santé nécessaires. Ces grossesses doivent être programmées afin que dès les premiers jours, le diabète soit parfaitement équilibré pour éviter de faire encourir certains risques au bébé.

Le diabète durant la grossesse

Pour toutes les femmes, la grossesse représente un grand chamboulement dans leur vie. Seulement, pour les femmes diabétiques, c’est encore plus de changements qu’il faut impérativement surveiller de près. Le traitement pour le diabète doit donc être adapté à la grossesse, car si ce n’est pas le cas, la femme peut alors souffrir de tous les troubles liés à cette maladie (hypertension, hypoglycémie, atteinte des artères, etc.) Il existe même certains cas de mort in utero qui ne sont pas encore expliqués. C’est la raison pour laquelle il est important de prendre très au sérieux les recommandations et de les suivre à la lettre.

Lors du premier trimestre, la maman peut souvent souffrir d’hypoglycémies, accompagnées généralement de rebonds. Les hormones se mettent en place et la maman peut également avoir des nausées, ce qui perturbe largement ses repas. Un suivi est alors plus que nécessaire, car cette situation n’est pas du tout propice au traitement du diabète.

Au second trimestre se met en place une insulino-résistance à cause des hormones. Il va donc falloir nettement augmenter les doses d’insuline afin qu’elles soient toujours aussi utiles. Toujours sur recommandations du diabétologue, les doses peuvent être multipliées par 4 ou plus selon les cas.

Un enfant dont la maman est diabétique peut présenter certaines malformations cardiaques, particulièrement lorsque le diabète de la mère n’a pas été régulé durant la grossesse. On retrouve également de nombreux cas d’hydramnios, qui est une augmentation de la quantité de liquide amniotique. Ce surplus de liquide peut entraîner un accouchement prématuré par rupture de la poche des eaux. En fin de grossesse, certains bébés sont également en souffrance fœtale, et seront donc surveillés de près grâce à plusieurs monitorings.

L’accouchement

Généralement, les femmes diabétiques doivent subir un déclenchement de l’accouchement quelques semaines avant la date du terme. En effet, les bébés de femmes diabétiques sont généralement plus gros que la moyenne et peuvent peser plus de 4 kilos. Étant donné que les accouchements par voie basse sont favorisés à la césarienne, les médecins préfèrent donc déclencher l’accouchement quelques semaines avant le terme afin que le bébé n’ait pas de difficulté à sortir, ce qui pourrait être le cas avec un bébé trop gros. Mais si ce dernier fait déjà un poids trop élevé ou que le déclenchement n’est toujours pas efficace 2 à 3 jours plus tard, une césarienne sera alors pratiquée pour sortir le plus rapidement possible l’enfant.

Durant toute la durée de l’accouchement, le taux de glycémie sera surveillé de près. Puis, à partir du moment où le placenta sera expulsé, il n’y aura plus d’hormone lactogène placentaire dans le corps de la femme, ce qui fera chuter dans les heures suivantes les besoins en insuline. Il y a donc des risques d’hypoglycémie, encore plus si la femme choisit d’allaiter son enfant.

Bien souvent, durant la grossesse, le bébé a été habitué à produire beaucoup d’insuline en réaction aux hyperglycémies de sa maman. Ainsi, lorsque son cordon ombilical est coupé, il ne reçoit plus le glucose contenu dans le sang de sa mère. Il peut donc souffrir lui aussi d’hypoglycémie, qui sera rapidement prise en charge. Si l’hypoglycémie persiste, le bébé devra être hospitalisé et alimenté par sonde gastrique ou perfusion jusqu’à retrouver une glycémie normale.