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Complexe d’Œdipe : un passage obligé pour les enfants

Crédits : iStock

Tous les enfants, quelle que soit leur culture ou leur sexe passent par cette phase déterminante appelée « Complexe d’Œdipe » qui correspond à une préférence, un attrait particulier voire même une fascination vis-à-vis du parent du sexe opposé. Si c’est véritablement un comportement inconscient et naturel chez l’enfant, il est parfois difficile pour les parents de savoir comment réagir face à cette situation. On vous explique tout sur le complexe d’Œdipe. 

Aux origines du complexe : Œdipe, le mythe

oedipe et jocaste mythe
Crédits : Stephen Gjerston Galleries / Wikipédia

Une petite introduction à la notion en culture… vous avez sûrement tous déjà entendu au moins une fois le nom d’Œdipe, héros tragique de la mythologie grecque.

Fils de Laïos et Jocaste, roi et reine de Thèbes, on lui prédit un destin funeste à sa naissance. Alors abandonné par ses parents, il est recueilli par Polybe, roi de Corinthe qui l’élève comme son propre enfant.

Adulte, son chemin croise celui de Laïos désormais devenu vieil homme ; il l’assassine et épouse la reine de Thèbes, Jocaste. C’est seulement des années plus tard qu’Œdipe découvre la vérité sur ses origines et la prophétie annoncée à sa naissance : « il tuera son père et épousera sa mère« .

La prédiction devenue réalité, le roi de Thèbes comprend qu’il est à la fois coupable de parricide et d’inceste. De désespoir, son épouse qui n’est d’autre que sa propre mère, se suicide et il se crève les yeux.

La théorie de Freud

Inspiré par le mythe, c’est en 1910 que le père de la psychanalyse, Sigmund Freud, développe la théorie du complexe d’Œdipe. Il émet l’idée que tout enfant traverse une phase pendant laquelle il éprouve à la fois de la passion pour le parent de sexe opposé et de la jalousie vis-à-vis du parent du même sexe.

Selon Freud, ces sentiments sont totalement inconscients et naturels chez l’enfant. Ils correspondent à une période clef de son développement : une prise de conscience de la sexualité et une base fondamentale de la construction de sa personnalité.

Réticent à la perspective qu’un complexe identique se forme chez la petite fille, Freud finit par convenir qu’il existe bien une obsession proche chez l’homologue féminin du petit garçon. Il se refuse cependant à utiliser l’expression “complexe d’Electre”, théorisée par le psychiatre Carl Gustav Jung, qu’il juge sans intérêt puisque selon lui, l’Œdipe féminin n’est pas symétrique à celui masculin. Cette dernière expression est pourtant souvent utilisée de nos jours pour caractériser la période de comportement ambivalent que connaît la jeune fille durant son enfance.

Manifestations du complexe

Complexe d'Oedipe
Crédits : @Nathalie Jomard / Petit Précis de Grumeautique

C’est généralement vers 3 ou 4 ans que l’enfant entre dans la phase caractéristique du complexe.

Le jeune garçon ressent une forte attirance pour sa maman, il devient possessif, demande plus d’attention et peut même devenir très tactile. C’est une période particulièrement compliquée pour lui, car il culpabilise inconsciemment vis-à-vis de son père. Il associe alors ce dernier aux monstres qui peuplent ses cauchemars, avides de vengeance et se retrouve régulièrement victime de terreurs nocturnes et de troubles du sommeil.

Chez la jeune fille, le complexe se caractérise par une attitude d’adoration et de séduction envers son papa et par un comportement acariâtre à l’égard de sa maman, qu’elle voit désormais comme une rivale.

Comment gérer cette situation ?

Durant cette période, il est très important que le parent sur lequel l’attention de l’enfant s’est portée réagisse avec douceur et fermeté. Tandis que la maman doit expliquer à son fils qu’elle l’aime très fort mais qu’elle est néanmoins amoureuse de son papa, celui-ci doit faire de même avec sa petite fille : « je ne suis pas ton amoureux ; mon amoureuse, c’est ta maman, toi, tu es ma petite fille ».
Les parents ne doivent en aucun cas se prêter au jeu de leurs enfants et faire preuve de comportements ambigus. Fixer des limites de comportement (respect de l’autre, des règles de vie à la maison et en dehors) peut aussi être une bonne idée. 

Le parent vers lequel l’agressivité de l’enfant est tournée doit, quant à lui, rester impassible tant que l’attitude du petit à son égard reste raisonnable et faire comme si de rien n’était. 

La fin du complexe

enfant école manger copains
Crédits : US Department of Agriculture / Flickr

À moins que cette phase n’ait été trop prise à la légère, elle n’est que temporaire. C’est généralement vers l’âge de 6 ans, qui coïncide avec l’entrée en CP que l’intérêt des enfants se tourne vers d’autres sujets que leurs parents (les nouveaux copains, le maître ou la maîtresse, etc.) et que l’interdit de l’inceste est intégré.

Soyez donc patients, la période d’Œdipe finit toujours par passer

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