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Devenir propriétaires sans briser son couple

Crédits : iStock

Pour beaucoup de Français, l’achat immobilier représente un aboutissement dans la vie, un passage obligé. Et dans de nombreuses relations de couple, l’achat se présente un jour comme une évidence, une concrétisation de la relation. Seulement, c’est aussi une étape délicate à passer, puisqu’elle va faire surgir au grand jour toutes les divergences de chacun.

Sauter le pas

C’est une véritable étape dans la vie d’un couple et aussi un moyen de concrétiser son amour : l’achat immobilier. Il représente un engagement sur le long terme (les crédits immobiliers sont aujourd’hui de plus en plus longs), dans lequel les deux membres du couple doivent pouvoir se projeter dans l’avenir. Ils doivent être capables de se dire qu’ils vont certainement vieillir dans cette maison ou cet appartement, qu’ils vont y élever leurs enfants et bien d’autres choses. C’est aussi le moment pour faire le point sur les finances et les capacités de chacun pour s’investir dans cet achat.

Ce n’est évidemment pas une décision qui se prend à la légère et il faut pouvoir être certain d’être sur la même longueur d’onde sur de nombreux critères : appartement ou maison, ville ou banlieue, jardin ou terrasse, neuf ou à rénover… Même si on dit souvent pour les couples que « les opposés s’attirent« , mieux vaut être d’accord sur un certain nombre de critères au moment d’un achat immobilier, puisque c’est un sujet qui peut conduire à de nombreuses disputes, voire même à une rupture

De lourdes conséquences

Acheter un bien immobilier en couple implique de nombreuses responsabilités et les deux membres du couple doivent en être parfaitement conscients. Il s’agit là d’un véritable engagement entre deux personnes, au même titre qu’un mariage. Un tel engagement peut d’ailleurs en effrayer certains, qui décident finalement de faire machine arrière de peur de ne pas pouvoir l’assumer.

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Au moment d’acheter, de nombreux couples réalisent alors qu’ils ont des avis complètement divergents sur des questions pourtant essentielles. Cela peut d’ailleurs être un des premiers motifs de dispute. Il y a aussi l’argent qui entre en jeu et c’est à ce moment-là que les choses peuvent se corser. Tous les couples qui achètent un bien immobilier n’ont pas nécessairement un compte commun. Ils doivent donc pouvoir être parfaitement transparents quant à l’argent qu’ils sont prêts à mettre dans cet achat. L’argent étant déjà un sujet de dispute dans les couples traditionnels lorsqu’il s’agit de le mettre en commun, les choses peuvent rapidement dégénérer. Bien souvent, l’un des deux a un apport plus important que l’autre et pourra donc, au moment de la signature chez le notaire, réclamer une part plus importante du bien immobilier (régime de l’indivision). Même si la situation est parfaitement claire au sein du couple, il se peut qu’il y ait des tensions par la suite puisque les deux membres du couple ne seront pas égaux vis-à-vis du bien.

Les concessions peuvent aussi être difficiles à faire. Un achat immobilier n’est pas un acte anodin et il est parfaitement normal qu’au vu de la somme d’argent qui va être dépensée pour y parvenir, les deux membres du couple soient très exigeants. Seulement, comme dans une vie de couple traditionnelle, il faut que chacun fasse des concessions sur certains points afin de faire plaisir à l’autre, mais aussi pour que le projet reste réalisable en fonction du budget. Les concessions peuvent donc être très difficiles à faire et c’est la raison pour laquelle il vaut mieux bien en parler avant de se lancer dans un achat afin de savoir quelles sont les exigences de chacun et les points sur lesquels il est possible de négocier.

À la suite d’un achat immobilier, de nouvelles tensions peuvent apparaître, notamment à cause de problèmes financiers. Le couple se retrouve alors à rembourser un crédit dont les mensualités sont souvent plus élevées que le loyer qu’ils avaient l’habitude de payer. S’ajoute à cela la taxe foncière et la taxe d’habitation. Les dépenses ne sont plus les mêmes et les responsabilités non plus.

Dans certains cas, l’achat immobilier révèle de telles différences entre les deux conjoints que le couple ne survit pas et finit par se séparer.