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Grossesse môlaire : un cas très rare de grossesse non viable

Crédits : Dr Ali Abbara

La grossesse môlaire est un cas de grossesse très rare qui malheureusement n’est pas viable. Il s’agit en fait d’une anomalie chromosomique qui survient dès la fécondation. Dans ce genre de cas, une interruption volontaire de grossesse est alors inévitable…

Qu’est-ce qu’une grossesse môlaire ?

Lors d’une grossesse dite « normale », l’œuf possède au moment de la fécondation un total 46 chromosomes : 23 maternels et 23 paternels. Cependant, pour une grossesse môlaire, les chromosomes qui proviennent de la mère et du père sont en fait mal répartis. On constate deux cas de grossesse môlaire :

  • Une grossesse môlaire complète : cela signifie que l’œuf fécondé contient deux copies des chromosomes du père. Il ne possède donc aucun chromosome provenant de la mère. Dans ce cas de figure, il est parfaitement impossible que l’embryon se forme. Le placenta va quant à lui former une masse de kystes, qui peut être visible à l’échographie.
  • Une grossesse môlaire partielle : cela signifie que les chromosomes de la mère sont bien présents, mais ceux du père sont quant à eux doublés. Dans ce cas de figure, l’embryon commence à se développer, mais ne peut pas survivre par la suite.

Que faire en cas de grossesse môlaire ?

Généralement, c’est entre la 6e et la 16e semaine de grossesse qu’il est possible de diagnostiquer une grossesse môlaire. Elle peut se manifester à travers des vomissements, des nausées ou encore des saignements. Cela peut également se constater si l’hormone de grossesse (HCG) augmente anormalement. Il est donc important de rapidement consulter un gynécologue au moindre doute. Il pourra, grâce à une simple échographie, constater une quelconque anomalie. Une grossesse môlaire complète est facilement repérable grâce à une échographie, mais elle peut parfois être plus difficile à diagnostiquer.

Une fois le diagnostic fait, il est nécessaire de subir une interruption médicale de grossesse qui peut se faire soit par voie médicamenteuse, soit par aspiration, comme pour toute autre interruption. Cependant, il y a tout de même une différence, car la grossesse môlaire s’apparente en réalité à une tumeur bénigne. L’interruption est donc très suivie puisqu’il est nécessaire de retirer toutes les cellules môlaires afin d’éviter une prolifération.

À la suite de cela, des saignements peuvent survenir avant que le cycle menstruel ne redevienne normal. Un suivi reste cependant nécessaire à la suite de l’interruption de grossesse, car la môle est capable de traverser la couche du muscle de l’utérus. Des cellules anormales peuvent survivre dans 15 % des cas de grossesse môlaire complète et dans moins de 1 % pour les cas de grossesse môlaire partielle. Un traitement par chimiothérapie peut donc être envisagé. Celui-ci est rapide et efficace dans 100 % des cas. À la suite de cela, il est possible d’envisager de nouveau une grossesse entre 6 mois et 1 an après la fin des traitements.