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Maman : un court métrage intimement personnel et paradoxalement universel

Crédits : capture d'écran du film

“어머니” en coréen, “Maman” en français, est un court métrage d’animation visant à sensibiliser au burn-out parental. Il rend hommage à toutes les mères en racontant l’histoire d’une femme poussée dans ses derniers retranchements alors qu’elle se démène pour répondre aux besoins de toute sa famille.

Un production inspirée de la culture coréenne

La production a été réalisée par dix étudiants de l’université canadienne Sheridan, regroupés sous l’appellation de Studio Kokorosh. Guidée par Tony Tarantini, professeur d’animation de l’université, l’équipe a travaillé avec acharnement pendant presque huit mois pour donner vie à leur projet. Ce dernier a été diffusé dans plus de dix festivals de cinéma différents à travers le monde. En 2016, il a d’ailleurs reçu le titre de “Meilleur film étudiant” aux Annie Awards.

C’est le jeune directeur de production, Joan Chung, coréen d’origine, qui a trouvé l’inspiration dans le passé de sa famille. Alors que sa mère lui faisait part du combat quotidien auquel sa grand-mère a dû faire face en soutenant sa famille  lors de la guerre de Corée, il a réalisé que cette lutte était toujours d’actualité et même universelle  :

Encore aujourd’hui, la société attend des femmes qu’elles soient multi-tâches : elles doivent à la fois prendre soin des enfants, s’occuper de la maison et être le centre névralgique et émotionnel de la famille

– Joan Chung, co-directeur de production

Dans le but de créer un visuel unique et original, les jeunes étudiants se sont inspirés de peintures et de livres pour enfants coréens. Aussi, pour mettre en exergue leur première source d’inspiration, le choix des dialogues s’est fixé sur la langue du pays du matin clair. Selon le Studio Kokorosh, l’aspect culturel de l’intrigue était un point crucial à prendre en compte.

L’aspect culturel de l’histoire nous tenait réellement à coeur

– Stéphanie Chiew, co-directrice de production

En moins de six minutes, les étudiants ont donc réussi à dépeindre avec un réalisme frappant et beaucoup de tendresse le poids que de nombreuses mères de familles doivent assumer.

Une sensibilisation au burn-out maternel

Le syndrome d’épuisement est de plus en plus fréquent chez les mamans : entre les enfants, le travail, la gestion de la maison, la fatigue, les inquiétudes, etc., elles se retrouvent submergées par les responsabilités et soumises à une pression intense.

Sans dénoncer ni juger, le court-métrage montre l’épuisement progressif d’une maman de trois enfants qui accumule, seule, les tâches du quotidien. On la voit perdre pied petit à petit et finir par s’évanouir à cause du stress, de la fatigue et de l’isolement, son bébé s’égosillant dans ses bras. Les deux aînés, réalisant rapidement la situation, s’activent alors pour l’aider, provoquant ainsi le retour à la réalité et la prise de conscience de leur maman.

L’importance du partage des tâches

L’oeuvre audiovisuelle vise donc à démythifier le burn-out, sujet longtemps resté tabou, déculpabiliser les parents victimes du syndrome et responsabiliser les proches (conjoints et enfants compris). Il prône ainsi le partage des tâches, qui semble être le premier pas vers un bon équilibre familial et pousse les parents à déléguer et savoir accepter leurs limites. La production se termine sur un court message : « Pour tous les parents et tuteurs, avec amour », dédicace révélant le caractère universel du problème.

Sources : Curiosities Sheridan College 

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