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Une ville propose un jardin d’enfants où les filles et les garçons sont séparés

Crédits : iStock

La discrimination genrée n’a décidément aucune limite, même dans un pays comme la France qui semble pourtant avoir évolué sur le sujet. Néanmoins, des petits détails du quotidien nous montrent qu’il y a encore des progrès à faire, et c’est notamment le cas avec ce jardin d’enfants, situé dans la ville de Puteaux, en Île-de-France, qui propose une zone pour les garçons et une autre pour les filles.

Des jeux roses et d’autres bleus

Les stéréotypes de genre sont au rendez-vous dans cette aire de jeux d’Île-de-France, et cela saute aux yeux. On constate en effet deux côtés bien distincts : à droite un espace rose, parfait pour les petites fées et les princesses, et en face, un univers bien bleu idéal pour les courageux chevaliers. Alors même si aucun panneau n’oblige les filles à jouer du côté rose et les garçons de l’autre, la différence entre ces deux zones saute aux yeux et continue d’enfermer les enfants dans des cases en fonction de leur sexe.

Crédits : Christophe Grébert Crédits : Christophe Grébert

C’est Christophe Grébert, élu et également journaliste, qui a révélé au grand jour l’existence de ce parc bien particulier. Et cette différenciation ne s’arrête pas là, puisque c’est en prenant des photos qu’il s’est aperçu que les jeux n’étaient pas les mêmes, et notamment que le toboggan dans la zone des garçons était plus grand que celui pour les filles. Que ce soit volontaire ou non, le fait de différencier autant ces deux zones contribue également à différencier les enfants entre eux, et donc fait peser une pression sociale sur leurs petites épaules. En effet, des enfants très jeunes ne vont peut-être pas vraiment prendre conscience de cette différence et pourront sans problème aller jouer dans la zone qui n’est pas « la leur », mais avec le temps, ils vont prendre conscience de leur identité sexuelle et aussi de tous les stéréotypes que cela induit. Il pourra donc y avoir une certaine gêne, voire une honte, d’aller jouer dans la zone inverse.

Et visiblement, la ville n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’en 2014 déjà, Christophe Grébert avait dénoncé le fait que la mairie donnait aux enfants des cartables, encore une fois genrés. Dans les sacs roses, les petites filles pouvaient y trouver des fournitures pour créer des bijoux, alors que les garçons avaient eux de quoi fabriquer un robot. Et même si ici aussi, il était possible de choisir la couleur inverse, le message envoyé reste très lourd de sens…

Sources : Madmoizelle, MonPuteaux.com

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