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Y a-t-il un lien entre autisme et prise d’antidépresseurs pendant la grossesse ?

Crédits : iStock

Depuis plusieurs années, de nombreuses études visent à découvrir les causes de l’autisme et si l’on en croit l’une d’entre elles, cela proviendrait d’une pratique pendant la grossesse : la prise d’antidépresseurs pourrait être une des explications à l’autisme. 

Le 19 juillet, une étude a été publiée dans la revue médicale The BMJ sur le lien entre la prise d’antidépresseurs au moment de la grossesse et l’autisme. Selon les chercheurs, « les enfants exposés aux antidépresseurs pendant la grossesse semblent avoir un léger risque supplémentaire d’autisme ».

Des résultats à prendre à la légère

Cette étude réalisée au Royaume-Uni a utilisé les données de 254 000 Suédois âgés de 4 à 17 ans. Cela a permis de démontrer que sur 3 300 enfants dont la mère prenait des antidépresseurs pendant la grossesse, 4,1 % sont autistes. Sur des enfants dont la mère ne prenait pas d’antidépresseurs lors de la grossesse malgré des antécédents psychiatriques, le taux d’enfants autistes s’élève à 2,9 %.

Même si l’on constate un certain rapport entre la prise d’antidépresseurs et l’autisme, cela ne suffit pas pour affirmer que les antidépresseurs sont la cause directe de l’autisme : « le risque est limité et ces résultats ne doivent donc pas être considérés comme alarmants ». Le professeur Ian Jones, un expert indépendant, a nuancé les résultats auprès du Science Media Center : « Il est possible que le risque plus élevé d’autisme soit dû aux médicaments, mais il peut aussi s’expliquer par les troubles pour lesquels ce traitement a été prescrit à la mère ». L’un de ses confrères, le docteur Michael Bloomfield ajoute également que : « le fait qu’une association existe entre les deux phénomènes ne prouve pas qu’il y a un lien de causalité et il peut y avoir une foule d’autres explications ».

Crédits : Pixabay — Miroslavik

Il faut continuer de chercher !

L’autisme ne s’explique pas facilement et encore moins avec cette seule explication même si ces travaux se démarquent de leurs prédécesseurs grâce à des données récoltées auprès d’un nombre important de personnes. Il doit certainement y avoir des centaines de raisons. Les chercheurs ne s’arrêtent donc pas là et comptent bien continuer afin de trouver des résultats plus parlants. La source pourrait par exemple se trouver dans le patrimoine génétique de la mère ou encore de la sévérité de sa dépression, bref encore bien des pistes à creuser pour comprendre les origines mystérieuses de ce trouble.

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