L’accouchement est souvent imaginé comme un acte de souffrance extrême pour les femmes qui donnent la vie. La réalité n’est pas toujours très loin de ce fantasme, entretenu par les bruits de couloirs et les fictions qui reprennent parfaitement bien ce mythe. En effet, même si les progrès médicaux permettent aujourd’hui d’accoucher avec moins de douleurs, il faut bien reconnaître qu’il ne s’agit pas pour autant d’une partie de plaisir. Et parmi les péripéties qui peuvent survenir en donnant naissance à votre enfant, il y a la déchirure du périnée.
Comment est-il possible d’avoir une déchirure ?
Contrairement à ce que vous pouvez croire, la déchirure du périnée ne concerne pas seulement les femmes qui mettent au monde de gros bébés. Elle toucherait en effet 9 femmes sur 10 durant leur accouchement, ce qui démontre bien que tout le monde peut être touché. S’il est vrai que le poids du bébé peut jouer en votre défaveur, il faut également prendre en compte la position de votre petit, mais aussi la rapidité de l’accouchement. En effet, si vous donnez naissance à votre enfant en seulement quelques minutes, votre périnée n’aura pas eu bien le temps de se préparer et pourrait donc en subir les conséquences. Enfin, l’utilisation de spatules ou de forceps peut aussi mener à une déchirure.
Différents types de déchirure
Souffrir d’une déchirure est un vaste terme, puisqu’il en existe trois types :
- une déchirure incomplète : il s’agit certainement du phénomène le plus courant, qui touche uniquement la peau et les muqueuses. Le muscle peut éventuellement être concerné, mais cela reste relativement rare.
- une déchirure ouverte complète : ce cas est plus sérieux, puisqu’il concerne la peau, les muqueuses, mais aussi le muscle, et peut même entraîner une rupture du sphincter anal. Bien évidemment, la convalescence est plus longue et douloureuse.
- une déchirure fermée : dans ce cas de figure, la déchirure n’est pas visible à l’extérieur, alors que les muscles sont bel et bien touchés. Par conséquent, les médecins peuvent mettre du temps avant de poser un diagnostic.
Que faire en cas de déchirure ?
Généralement, les médecins souhaitent éviter la déchirure, qui peut mettre du temps à cicatriser par la suite. Ils vont donc avoir recours à une épisiotomie, qui consiste simplement à réaliser une entaille au périnée afin de faciliter le passage du bébé. Seulement, certaines femmes ne souhaitent pas avoir recours à l’épisiotomie, ou encore les médecins n’ont parfois pas le temps d’anticiper. La déchirure est donc parfois inévitable.
Comme pour une épisiotomie, vous allez devoir prendre grand soin de cette cicatrice pour ne pas en souffrir trop longtemps. Dès la fin de l’accouchement, les médecins vont vous prévenir de la déchirure (toutes les femmes ne le sentent pas, particulièrement si elles ont recours à la péridurale). Après l’expulsion du placenta, ils vont immédiatement recoudre sous anesthésie locale cette vilaine déchirure afin de lui permettre la meilleure cicatrisation possible.
Dans les semaines qui suivent, vous allez devoir vous ménager pour éviter de vous faire mal. Évitez donc de porter des charges lourdes ou de passer trop de temps debout.
En cas de déchirure, la rééducation du périnée devient primordiale. En effet, des fuites urinaires ou anales peuvent alors intervenir, mais aussi des douleurs, notamment durant les rapports sexuels. Ainsi, dès que votre gynécologue vous donne son accord, n’attendez pas pour commencer les cours de rééducation pour retrouver rapidement un périnée plus musclé.
