La suite d’un accouchement est souvent difficile à supporter pour les femmes concernées. Au-delà des douleurs physiques, le moral peut être en berne, alors que les femmes concernées sont censées vivre le plus beau moment de leur vie. On entend d’ailleurs souvent parler du baby-blues qui se manifeste en général dans les jours qui suivent la naissance d’un enfant. Bien évidemment, toutes les femmes ne passent pas par cette étape, qui dure en principe seulement quelques jours. Le baby-blues est en effet le résultat d’un énorme chamboulement hormonal et tout rentre en principe dans l’ordre rapidement. Lorsque cet état de tristesse s’installe dans la durée, il est alors peut-être question d’une dépression post-partum, un phénomène bien plus grave qu’il faut prendre en charge très rapidement. La dépression post-partum ne doit pas être prise à la légère et une récente étude affirme d’ailleurs qu’elle pourrait durer jusqu’à trois ans.
La dépression post-partum : un mal encore trop tabou
Dans l’inconscient collectif, le fait de devenir maman est le plus bel événement qui soit dans la vie d’une femme. Bien évidemment, dans les faits, les choses sont bien différentes. La maternité n’est absolument pas un but ou un souhait pour bien des femmes. À l’inverse, elle est parfois complètement idéalisée et rend la réalité bien plus difficile à supporter. Bref, il existe bien des situations pour lesquelles l’arrivée d’un enfant peut être une énorme épreuve. Seulement, il est difficile pour ces femmes d’avouer les difficultés qu’elles ont à se familiariser avec ce nouveau rôle. Une mère doit systématiquement se montrer au meilleur de sa forme si elle ne veut pas être montrée du doigt. La dépression post-partum est donc forcément un sujet très difficile à aborder pour les femmes qui la vivent. Elles peuvent par ailleurs avoir bien des difficultés à être prises au sérieux ou à simplement trouver une oreille attentive.
Jusqu’à trois ans pour se remettre d’une dépression post-partum
Une récente étude publiée dans la revue scientifique Pediatrics révèle qu’environ une femme sur quatre présenterait des niveaux élevés de symptômes dépressifs dans les trois années qui suivent leur accouchement. Ces recherches montrent à quel point la dépression post-partum est un phénomène qui n’est pas bien pris en charge. Pourtant, au cours de la première année de vie d’un bébé, les rendez-vous sont nombreux et pourraient permettre de diagnostiquer et de prendre en charge une dépression post-partum chez la mère. Cela prouve à quel point les mères sont totalement délaissées à partir du moment où elles ne sont plus enceintes.
Cette même étude révèle que toutes les femmes ne sont pas égales face à la dépression post-partum. En effet, celles qui présentaient déjà des troubles de l’humeur ou des difficultés pendant la grossesse, comme le diabète gestationnel, avaient plus de risques de vivre la dépression post-partum. Ces résultats alarmants démontrent réellement le tabou autour de la santé mentale des jeunes mamans, ce qui peut malheureusement mener à de véritables drames.