Pendant très longtemps, le congé parental était considéré comme une affaire qui ne concernait que les mères. Pourtant, les pères y ont tout autant droit, mais sont encore trop peu nombreux à se l’autoriser. Si certains n’y pensent même pas, d’autres au contraire aimeraient s’occuper à temps plein de leurs enfants, mais ne le font pas à cause de la pression de leur employeur. C’est justement ce qui est arrivé à un jeune papa qui a été harcelé durant de nombreux mois par son patron pour avoir demandé un congé parental.
« Tu fais partie des branleurs »
Grégory est un jeune papa de trois enfants et ouvrier agricole qui a récemment fait face à une situation aussi pénible qu’humiliante. En effet, pour pouvoir s’occuper de ses jumeaux en bas âge, il a demandé à son patron, très en avance, de pouvoir profiter de son droit au congé parental. Or, cette demande a été très mal reçue par son employeur qui lui a fait vivre par la suite un véritable enfer. Durant près de sept mois, Grégory a en effet été harcelé chaque jour par cet individu qui est même allé jusqu’à lui tenir des propos absolument abjects, que le jeune papa n’a pas hésité à enregistrer pour le prouver au média RMC : « Une femme d’accord mais toi ?! Tu fais partie des branleurs qui ne font pas avancer le pays, t’es qu’un cas soc ». « J’ai qu’une hâte c’est que tu te barres ! »
Des propos d’une extrême violence
Fort heureusement, Grégory ne s’est pas pour autant laissé intimider, et a tout de même bien pris son congé parental. Il s’agit en effet d’un droit, il est donc impossible pour l’employeur de le refuser. Le salarié doit quant à lui simplement en informer sa hiérarchie. Il a donc, pendant sept mois durant, subit ce genre d’insultes au quotidien, en attendant patiemment le jour de son départ pour son congé. Bien évidemment, cela a eu des conséquences sur son état psychologique et physique. Il explique en effet avoir perdu 7 kilos durant cette période, sans compter l’angoisse de se rendre chaque jour au travail.
Malgré tout, Grégory affirme qu’il ne regrette pas une seule seconde ce congé parental qui lui a permis de profiter pleinement de ses enfants. Fin septembre, il va devoir retourner au travail, tout en espérant que son employeur accepte une rupture de contrat conventionnelle afin qu’il puisse partir pour de bon de cette entreprise. Interrogé par RMC, le patron a affirmé qu’il accepterait cette demande.
Si cette histoire peut sembler anecdotique, elle montre à quel point le sujet des congés paternité et parental sont encore difficiles lorsqu’ils concernent les hommes. S’occuper des enfants est en effet encore trop considéré comme une affaire de femmes. L’allongement récent du congé paternité a notamment pour but de bousculer les mentalités et de montrer à quel point il est essentiel pour réduire les inégalités afin que les hommes aussi soient investis dans l’éducation des enfants.
