Le Cytotec, médicament initialement utilisé pour traiter de l’ulcère gastrique, va être retiré du marché dès le mois de mars 2018. Il s’agit pourtant d’un médicament utilisé depuis de nombreuses années afin de déclencher des accouchements arrivés à terme.
Un usage détourné
Le Cytotec, médicament utilisé pour les traitements de l’ulcère gastrique, est très utilisé dans le domaine gynécologique. Ce dernier permettrait en effet de déclencher un accouchement lorsque le terme est dépassé. Ce médicament, qui doit normalement être pris par voie orale, est alors administré à la femme qui accouche par voie vaginale, parfois même sans la tenir informée. Cette technique vise donc à accélérer les contractions, mais présente une dangerosité certaine. En effet, elle entraîne de nombreuses souffrances pour la femme qui accouche, mais aussi une mauvaise oxygénation de fœtus. C’est la raison pour laquelle plusieurs enfants « nés sous Cytotec » se trouvent entre la vie et la mort au moment de l’accouchement et souffrent aujourd’hui de lourds handicaps. L’association « Timéo et les autres » a d’ailleurs été crée par Aurélie Joux, la maman de Timéo né en 2012 au centre hospitalier intercommunal (CHI) de Poissy. Aujourd’hui, le petit garçon souffre de lourdes séquelles, notamment neuromusculaires à la suite de contractions trop forte provoquées par le Cytotec. Le CHI de Poissy a d’ailleurs été condamné à indemniser l’enfant et sa famille en décembre 2016 par le tribunal administratif.
Pour faire des économies
Si ce médicament (qui selon plusieurs médecins est un bon médicament s’il est pris par voie orale pour traiter l’ulcère gastrique) est si souvent utilisé au moment des accouchements, c’est aussi dans un soucis économique. En effet, les médicaments traditionnels utilisés pour provoquer les accouchements (que ce soit sous forme de gel ou de tampon) sont en fait bien plus chers que celui-ci. Seulement, et dans une grande majorité des cas, le Cytotec est donné à trop forte dose aux femmes qui accouchent, ce qui entraîne de grosses complications. Pour administrer la dose idéale, il faudrait donner à la patiente un huitième du cachet. Seulement, ce dernier ne fait qu’un centimètre de diamètre. Les coupes sont donc généralement très approximatives, ce qui explique les nombreux surdosages.
Le Cytotec, également utilisé pour les avortements médicamenteux, sera donc retiré du marché dès le 1er mars 2018.
Sources : L’Obs, France Info, Le Monde
