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Enquête périnatale 2016 : bilan mitigé pour la France

Crédits : iStock

Les résultats de l’enquête périnatale de 2016 ont été mis en ligne mercredi 11 octobre par l’Inserm et la Drees. Cette enquête permet de connaître l’état de santé global des bébés qui naissent, mais aussi des femmes qui accouchent, sur toute une année. Au total, près de 14 000 mères se sont entretenues avec des enquêteurs et 517 maternités ont fourni leurs informations médicales. Si certains résultats semblent encourageants, d’autres sont au contraire inquiétants…

Moins d’épisiotomies

Il s’agit là d’une bonne nouvelle, alors que de nombreuses femmes se plaignent du recours presque systématique à l’épisiotomie, qui n’est pas toujours nécessaire. En 1998, on comptait 55 % d’épisiotomies pour les accouchements par voie basse. Ce taux était passé à 27 % en 2010 et est de 20 % en 2016. Cela prouve donc que les épisiotomies ne sont pas toujours nécessaires et qu’il existe d’autres moyens pour mettre au monde un enfant tout en évitant les déchirures. Il faut savoir que la moyenne européenne se situe entre 10 % et 20 %. Certains pays affichent même des taux bien plus bas : 6 % pour la Suède et 13 % pour la Grande-Bretagne.

Le taux de recours à l’ocytocine a également diminué : de 57,6 % à 44,3 % chez les femmes en travail spontané. Ce médicament a pour but d’accélérer les contractions, mais peut présenter des risques pour la santé de la future maman.

Le taux de césarienne reste cependant stable : 21,1 % en 2010 contre 20,4 % en 2016. Même si la différence n’est pas énorme, c’est tout de même un progrès, puisque ces dernières années, ce taux ne faisait qu’augmenter. Il tendrait donc peut-être à se stabiliser.

Des mères en surpoids

On constate par ailleurs à travers cette enquête que le surpoids chez les mères est de plus en plus présent. Une situation qui se veut préoccupante, puisqu’en métropole, en 2016, 20 % des mères étaient en surpoids et presque 12 % étaient obèses. Ces chiffres étaient nettement plus bas en 2010 avec 17 % des mères considérées en surpoids et 10 % obèses. Seulement, un poids trop élevé peut être très dangereux pour la vie de la mère, mais aussi pour celle de son bébé.

Mais des bébés plus maigres

Il faut dire que le nombre de bébés nés prématurés a augmenté depuis 1995 : il est passé de 4,5 % à 6 % en 2016. Cela est notamment dû au progrès médical qui permet à présent de garder en vie des bébés nés avec beaucoup d’avance et qui sont donc de grands prématurés. C’est d’ailleurs ce qui explique une augmentation des bébés nés avec un poids faible.

Des mamans plus âgées

On constate à travers cette enquête que les mères de 35 ans et plus sont de plus en plus nombreuses. En métropole, cette proportion atteint d’ailleurs 21 % contre 19 % en 2010 et 15,9 % en 2003. Parallèlement à cela, l’âge moyen des mères à accoucher de leur premier enfant augmente également. En 1977, la moyenne était à 26,5 ans, 29,5 ans en 2003, 29,9 ans en 2010 et 30,4 ans en 2016. Cette augmentation est notamment due aux modes de vie et à la place de la femme dans la société qui ont grandement évolué depuis toutes ces années. Aujourd’hui, presque toutes les femmes travaillent et un grand nombre d’entre elles font le choix de privilégier leur carrière à leur vie de famille, ce qui explique le report de l’âge moyen pour avoir le premier enfant.

Sources : 20 Minutes, Le Figaro, France Info

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