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Pré-éclampsie : tout savoir sur cette maladie à prendre très au sérieux

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Malheureusement encore trop méconnue en France, la pré-éclampsie est pourtant la deuxième cause de mortalité maternelle dans le pays. Cette complication de grossesse toucherait environ 40 000 femmes enceintes chaque année. Un constat réellement alarmant lorsque l’on connaît l’issue fatale qu’elle peut entraîner.

Qu’est-ce que la pré-éclampsie ?

Les symptômes de la pré-éclampsie peuvent être difficiles à remarquer pour les femmes enceintes, car ils pourraient parfaitement s’apparenter à ceux de leur grossesse si elles n’y portent pas plus d’attention que cela. Elles peuvent ainsi souffrir de maux de tête, de vomissements, de douleurs abdominales ou encore d’une hypersensibilité à la lumière. Cela peut également se traduire par une vision quelque peu faussée avec la sensation de voir des taches noires devant les yeux. Le problème ici est que tous ces symptômes peuvent être vus comme des maux de grossesse traditionnels. Les femmes n’ont donc pas toujours le réflexe de consulter rapidement un médecin, alors que le temps ne joue malheureusement pas en leur faveur. C’est d’ailleurs pour cela que les médecins recommandent vivement d’aller consulter le plus vite possible en cas de doute.

Le principal symptôme qui permet aux médecins de diagnostiquer une pré-éclampsie est l’élévation de la pression artérielle à partir de la 20e semaine d’aménorrhée, qui peut également s’accompagner d’une très forte augmentation du taux de protéine dans les urines.

Des complications potentiellement très graves

La pré-éclampsie a la particularité de toucher aussi bien le bébé que la mère, car cette maladie peut entraîner une mauvaise irrigation du placenta. Le bébé va par conséquent recevoir moins de nutriments, qui sont pourtant essentiels à son développement. Le placenta peut également se décoller, ce qui peut provoquer une hémorragie qui peut être fatale aussi bien pour la mère que pour le fœtus. De plus, cette pathologie peut se transformer en HELLP, un syndrome qui se manifeste par une destruction des globules rougesune élévation des enzymes du foie et une diminution des plaquettes sanguines pouvant également mener à une hémorragie.

La mort ne concernerait que 1 % des grossesses sous pré-éclampsie. Seulement, les séquelles peuvent tout de même être lourdes, particulièrement pour l’enfant à naître : retard de croissance, prématurité ou encore difficultés respiratoires à la naissance.

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Des causes encore floues

Si la pré-éclampsie peut être extrêmement grave, les médecins ne sont pas encore parvenus à découvrir les causes réelles. La seule hypothèse qui semble pour le moment probable est le rôle important du placenta, puisque la mère guérit de la pré-éclampsie une fois qu’il est expulsé. Pour le reste, difficile de savoir s’il y a des facteurs à risque, ou si certaines femmes seraient plus susceptibles d’en souffrir en fonction de leur hygiène de vie et/ou de leur hérédité.

En ce qui concerne le traitement, il varie en fonction des femmes, mais surtout de l’avancement de la maladie. Pour une femme atteinte de pré-éclampsie légère à modérée, un traitement médical lui sera prescrit afin de faire baisser sa tension artérielle, qui est bien évidemment sans risque pour l’enfant. L’accouchement sera certainement déclenché aux alentours de la 39e et de la 40e semaine de grossesse.

S’il s’agit d’une pré-éclampsie sévère, il faut impérativement que la femme se fasse hospitaliser au plus vite afin qu’elle et son bébé soient en surveillance très stricte. Ainsi, si la situation devient dangereuse pour la mère et pour son enfant, un accouchement prématuré peut être déclenché.

Après l’accouchement, si la femme est guérie, elle sera tout de même placée sous surveillance durant les trois mois qui suivent afin de s’assurer que l’hypertension a bien disparu. Si ce n’est pas le cas, cela signifie que le problème date très certainement d’avant la grossesse.

La pré-éclampsie serait plus souvent diagnostiquée durant une première grossesse, même s’il n’y a pas vraiment de règle. Ainsi, dans 8 cas sur 10, elle ne réapparaît pas lors d’une deuxième grossesse.

Le mieux reste donc d’être très attentive au moindre symptôme qui peut sembler anormal, puisque le temps peut très vite jouer en votre défaveur.