La prostitution est un vaste sujet qui alimente très régulièrement les débats les plus houleux, que ce soit dans la sphère privée ou politique. On y parle généralement de légalisation ou au contraire de pénalisation. Malheureusement, il est aussi parfois question de mineurs, qui sont effectivement au cœur des pires trafics. Et même si on a tendance à croire que cela n’arrive qu’aux autres, les chiffres permettent au contraire de prouver à quel point toutes les familles peuvent être touchées par ce phénomène. En effet, selon l’association Centre de Victimologie pour Mineurs (CVM), en 2020, environ une victime de proxénétisme de nationalité française sur deux a moins de 18 ans.
Des chiffres effrayants
Selon ce nouveau rapport demandé par le gouvernement, les mineurs font malheureusement partie intégrante des réseaux de prostitution en France. Il y aurait en effet entre 7 000 et 10 000 enfants et adolescents à s’être livrés à la prostitution en 2020. Et ce ne sont pas les seuls chiffres inquiétants de ce rapport. On y découvre également qu’au cours des cinq dernières années, les affaires de prostitution sur mineurs ont augmenté de 68 %. Une preuve donc que ces données sont plutôt inédites et qu’il y a une vraie augmentation de la présence de mineurs dans les réseaux de prostitution. Pire encore, le rapport montre qu’une victime de proxénétisme de nationalité française sur deux a moins de 18 ans. Et sans grand étonnement, ce sont les jeunes filles les principales concernées : « 88 % des victimes de prostitution de mineurs sont des filles âgées entre 14 et 17 ans », selon le CVM.
Des proxénètes tout aussi jeunes
Sans grande surprise, ce rapport permet de découvrir que la principale motivation de ces jeunes pour se lancer dans la prostitution est l’argent : « sept mineurs sur dix déclarent s’être prostitués pour l’argent ». On y découvre également que la plupart des jeunes qui se tournent vers la prostitution le font par le biais de connaissances qui sont déjà dans le milieu. Toutefois, et c’est la grande nouveauté de cette génération, les réseaux sociaux permettent aussi le recrutement.
Si les prostitués sont extrêmement jeunes, on découvre également que les proxénètes eux-mêmes sont majoritairement âgés de 18 à 24 ans. De plus, il semblerait qu’ils soient relativement convaincants dans leur mode de recrutement : « dans 13 situations sur 25, l’auteur prostitue la victime moins de 24 heures après leur rencontre physique ».
En réponse à cela, le gouvernement a décidé de lancer une vaste campagne de communication afin de sensibiliser aussi bien les jeunes que les parents sur les risques de la prostitution. On retrouve ainsi le numéro 119, qui est un dispositif d’aide pour les victimes et leurs proches, et la plateforme « Agir contre la prostitution des enfants ».
