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Cytomégalovirus (CMV) : quelles conséquences sur la grossesse ?

Crédits : iStock

Si en France, les médecins ont tendance à parler régulièrement de la toxoplasmose aux femmes enceintes, le cytomégalovirus (CMV) n’est que très rarement abordé. Encore très peu connu, ce virus peut malheureusement avoir des effets dévastateurs sur la croissance du fœtus. Si les symptômes ont tendance à passer inaperçus, le CMV est pourtant très dangereux.

Qu’est-ce que le CMV ?

Le CMV est un virus qui appartient à la famille herpès-virus. Il s’agit d’une des infections virales les plus répandues dans les pays développés comme la France. Il se manifeste par différents symptômes qui peuvent s’apparenter à ceux de la grippe : fièvre, courbatures ou bien maux de tête. C’est d’ailleurs pour cela que le CMV passe bien souvent inaperçu et que les personnes qui l’ont contracté ne s’en inquiètent pas vraiment. Seulement, les conséquences peuvent être très graves si une femme enceinte le contracte.

Le CMV se transmet principalement au contact de jeunes enfants. Que ce soit au moment du change, en faisant un bisou ou simplement par le biais des sécrétions nasales, il est en effet très facile de le contracter.

Les risques du CMV

Certaines futures mamans sont heureusement déjà immunisées (entre 40 et 50 % des femmes). Dans ce cas de figure, elles peuvent tout de même attraper le CMV, mais le fœtus a alors moins de risque de l’avoir lui aussi.

Si le CMV est si dangereux pour les femmes enceintes, c’est surtout parce qu’elles peuvent le transmettre à leur bébé via le placenta. Cela concerne 30 à 50 % des cas. Si les risques du CMV ne sont pas vraiment importants pour la femme enceinte, ils le sont pour le bébé à naître. Ce dernier peut ainsi souffrir de lourdes séquelles ensuite : surdité, retards moteurs et intellectuels ou bien anomalie de l’œil. Seulement, ces symptômes ne se manifestent pas toujours au moment de la naissance. Il faut en effet parfois attendre plusieurs années avant de réaliser qu’il y a un problème. Plus le CMV intervient tôt dans la grossesse, plus les risques pour l’enfant sont élevés, pouvant même aller jusqu’à l’interruption médicale de grossesse (IMG).

Existe-t-il un dépistage du CMV ?

Si votre médecin observe au cours de votre grossesse de la fièvre, beaucoup de fatigue ou bien une anomalie au niveau de l’échographie, il pourra vous proposer un dépistage. Les femmes qui exercent des métiers dans lesquels elles sont en contact régulier avec de jeunes enfants devront très certainement effectuer aussi ce dépistage. Cela se fait simplement par une prise de sang qui peut précéder une amniocentèse pour confirmer ce diagnostic. Il se peut en effet qu’il n’y ait aucune trace de CMV dans le liquide amniotique.

Pour autant, toutes les femmes ne sont pas soumises au dépistage du CMV en France. Pire encore, certaines n’en entendent absolument jamais parler alors qu’elles ont, sans le vouloir, des comportements à risque. C’est notamment le cas des mamans qui sont quotidiennement en contact avec leurs enfants.

Cependant, il n’existe pour le moment aucun traitement spécifique contre le CMV. Ainsi, s’il est détecté durant la grossesse, les médecins peuvent seulement surveiller de près la croissance du fœtus afin de s’assurer qu’elle soit bonne. S’il montre des signes inquiétants, ils pourront alors proposer aux parents une IMG. Cela dit, ce sont eux qui ont le dernier mot dans cette décision.

Des gestes de prévention

Le mieux reste donc d’être très prudente afin d’éviter à tout prix de contracter le CMV durant la grossesse. Vous devez vous laver très régulièrement les mains, notamment si vous changez la couche d’un enfant. Évitez aussi de mettre dans la bouche des ustensiles que vos aînés peuvent utiliser avant vous. Enfin, les bisous sur la bouche ne sont pas vraiment recommandés durant cette période.