Contrairement à ce que de nombreuses personnes pourraient croire, le groupe sanguin des parents peut avoir un impact sur la santé d’un enfant au moment même de la grossesse. S’il est vrai que certains parents qui n’ont pas le même groupe sanguin ne rencontrent absolument aucun problème au cours de la grossesse, pour d’autres, une incompatibilité de rhésus peut devenir réellement critique et mettre la vie du fœtus en danger.
Un dépistage précoce
Il existe différents types de groupe sanguin : ils sont composés d’une lettre (A, B, AB, O) suivi d’un + ou d’un -, qui sont le rhésus. Dès les premières semaines de la grossesse, en complément d’autres examens pour s’assurer de son bon déroulement, une prise de sang est prescrite à la future maman afin de déterminer quel est son rhésus. Si ce dernier se révèle négatif, il sera alors également demandé au papa d’en effectuer une afin de déterminer le sien et de constater s’il est positif ou non. Si ce dernier est en effet positif, il peut alors y avoir une incompatibilité de rhésus entre la maman et son enfant, si ce dernier a également un rhésus positif. Ce phénomène, qui peut sembler inquiétant de prime abord, est en fait extrêmement rare, puisqu’il ne concerne que 750 grossesses par an.
L’incompatibilité de rhésus peut aussi être dans le sens inverse : la maman a un rhésus positif alors que celui de son enfant est négatif, mais ce cas de figure est encore plus rare.
Des conséquences sur le système immunitaire de l’enfant
Si l’incompatibilité de rhésus peut devenir dangereuse pour l’enfant, c’est tout simplement parce que le système immunitaire de la maman va se retourner contre celui de son bébé : c’est l’immunisation fœto-maternelle. Cela peut se produire si les globules rouges de l’enfant (qui représentent le rhésus) passent dans l’organisme de la maman. Le système immunitaire de cette dernière va alors réagir en fabricant des anticorps anti-rhésus, qui peuvent passer par le placenta et détruire les globules rouges du fœtus.
Il faut savoir qu’il est très rare de faire face à une incompatibilité de rhésus au cours d’une première grossesse. C’est en effet au moment de l’accouchement qu’il y aura le plus de risques, même si ceux-ci restent minimes, puisque l’enfant sera déjà né et donc pris en charge rapidement. L’incompatibilité de rhésus est cependant à prendre plus au sérieux pour les grossesses suivantes, car lors du premier accouchement, le corps de la jeune maman aura déjà fabriqué des anticorps anti-rhésus.
Un suivi nécessaire
Si pour une seconde grossesse, les rhésus sont une nouvelle fois incompatibles, la grossesse sera alors très suivie. Pour éviter que l’enfant ne souffre d’anémie du fait de la destruction de ses globules rouges, les médecins vont injecter à la future maman un sérum anti-rhésus, soit au cours de la grossesse ou bien pendant l’accouchement. Dans tous les cas, le bébé sera pris en charge dès sa naissance, mais il est peu probable qu’il soit réellement souffrant tant la prévention et la prise en charge sont importantes.
L’enfant peut donc naître avec une anémie, qui sera corrigée dès ses premiers jours de vie, et souffrir de la jaunisse.