Le liquide amniotique est absolument indispensable pour le fœtus durant la grossesse et représente son unique environnement durant neuf mois. Il baigne dans ce liquide qui lui permet également d’évoluer dans les meilleures conditions. Seulement, il s’agit aussi d’un élément qui est surveillé de près par les médecins, car il peut aussi être le témoin d’un problème, notamment lorsqu’il est présent en trop grande quantité. On parle alors d’hydramnios, qui peut entraîner de réelles complications pour la grossesse en cours.
Qu’est-ce que l’hydramnios ?
Le terme d’hydramnios peut être effrayant pour de futurs parents qui n’ont absolument aucune idée de sa signification. Il désigne en réalité la présence trop importante de liquide amniotique par rapport à la date du terme de la grossesse. En effet, au fur et à mesure que la grossesse avance, le bébé est entouré de plus en plus de liquide amniotique, proportionnellement à son propre poids et sa taille.
Le phénomène d’hydramnios apparaît généralement aux alentours du deuxième trimestre de grossesse. Il peut aussi bien se déclarer très soudainement ou bien plus progressivement au fil des semaines. Dans certains cas, il peut aussi être transitoire. Ainsi, une femme peut présenter une grande quantité de liquide amniotique un jour puis une quantité parfaitement normale quelques semaines plus tard. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ce phénomène est surveillé de près. L’hydramnios n’est pas pour autant une chose très courante : il concerne en effet 0,4 à 1,2 % des grossesses.
Si en principe, le liquide amniotique est un signe de bonne santé, aussi bien pour l’enfant que pour sa mère, dans les cas d’hydramnios, il peut au contraire devenir très dangereux.
Des risques importants
Le principal risque de l’hydramnios est l’accouchement prématuré. En effet, cette quantité trop importante de liquide amniotique peut entraîner une pression sur les membranes, ce qui risque de provoquer des contractions à un stade bien trop précoce de la grossesse. Le corps de la future mère risque alors d’avoir la « sensation » qu’il est temps d’accoucher alors que le bébé n’est absolument pas prêt à venir au monde.
Cette trop forte pression représente aussi un risque pour le bébé in-utero. Le cordon peut en effet se retrouver comprimé, le fœtus ne reçoit donc plus l’oxygène dont il a besoin et peut alors mourir.

Des causes pas toujours très claires
Pour l’heure, les médecins avancent uniquement deux causes qui pourraient être responsables de l’hydramnios :
- Le bébé a un problème de santé. La quantité de liquide amniotique dépend en grande partie du bébé. S’il est présent en trop grande quantité, c’est qu’il n’est pas capable d’en éliminer autant qu’il en produit. Cela peut donc s’expliquer par un problème du système digestif, de la paroi abdominale, du système nerveux central ou encore par une anomalie chromosomique.
- La future mère a elle-même un problème de santé. Il est en effet possible que le corps de la future maman produise trop de liquide amniotique, à cause notamment d’un diabète gestationnel. Dans ce cas de figure, il y a plus de risques pour que le bébé soit plus gros que la normale et donc que le liquide amniotique soit également présent en trop grande quantité. Cela peut aussi venir d’une infection materno-fœtale, comme la toxoplasmose ou la rubéole.
Cependant, dans 30 % des cas d’hydramnios, les médecins ne parviennent pas à trouver la cause.
Une prise en charge essentielle
Comme l’hydramnios se détecte grâce à une échographie, une femme qui en présente des symptômes sera très rapidement prise en charge après le diagnostic. Les médecins vont dans un premier temps essayer de trouver l’origine du problème afin de savoir si oui ou non le bébé présente un souci de santé ou une malformation. Si une échographie morphologique ne permet pas de le déterminer, une amniocentèse peut alors être prescrite.
La prise en charge peut donc varier en fonction de la cause de l’hydramnios. Du repos et un régime alimentaire strict peuvent être conseillés s’il s’agit d’un diabète gestationnel et si le bébé comme la mère supportent bien la situation. Dans certains cas, il peut être recommandé de procéder à une ponction de liquide amniotique afin de poursuivre la grossesse avec une quantité normale. Dans les situations les plus graves, les parents ont le droit d’avoir recours à une IMG (interruption volontaire de grossesse) si l’enfant présente des problèmes de santé importants. .