Lundi 13 avril, le Président de la République Emmanuel Macron annonçait aux Français une réouverture progressive des écoles le 11 mai, après près de deux mois de confinement. Une nouvelle qui a rassuré certains parents qui souhaitent voir leurs enfants rapidement reprendre le chemin de l’école. Cependant, il y a surtout un sentiment d’inquiétude qui plane depuis cette grande annonce. De nombreux parents ont la sensation que les enfants sont comme « sacrifiés » avec ce retour sur les bancs de l’école bien trop précoce pour eux. Il est d’ailleurs possible de voir ce mécontentement sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, notamment à travers le hashtag #SansMonEnfant qui a été lancé par des parents affirmant que leurs enfants n’iront pas à l’école le 11 mai.
Une rentrée bien différente
Pour le moment, la rentrée des enfants à l’école est prévue pour le 11 mai et devrait bien évidemment se faire sous haute surveillance. Depuis cette grande annonce faite par le Président de la République, le ministre de l’Éducation a progressivement complété ces propos en affirmant que « la rentrée le 11 mai n’est pas obligatoire ». Cette rentrée se fera également très graduellement, tous les élèves ne rentreront donc pas à l’école dès le 11 mai. D’ailleurs, le ministre Jean-Michel Blanquer a fait savoir mardi 21 avril que dans un premier temps, seules les classes de grandes sections, CP, et CM2 retourneraient à l’école le 11 mai. Cependant, les mesures sont encore relativement floues, car il est pour l’heure encore difficile de prévoir quelle sera la situation sanitaire à cette date.
Quoi qu’il en soit, dès son annonce par le gouvernement, cette rentrée a suscité de nombreuses réactions, et particulièrement chez les parents d’élèves. En effet, sur les réseaux sociaux, beaucoup d’entre eux se sont étonnés de cette décision et se sont même énervés de ce discours qui peut donner la sensation de « sacrifier » les enfants.
Mais comment il veut que je fasse cours à des élèves en respectant les gestes barrières ?! Et comment il veut que j'explique aux élèves qu'il faut travailler alors que tous les examens sont en contrôle continu ?
J'AI UNE GAMINE DE 2 MOIS ALORS CE SERA SANS MOI #sansmoile11mai
— C'est Pas Faux !! 🖥️ (@Cestpas_faux) April 13, 2020
#SansMonEnfant
C’est la raison pour laquelle que depuis cette annonce choc, les hashtags #SansMonEnfant et #SansMoiLe11Mai ont fait leur apparition, notamment sur Twitter. Dans ces tweets, les parents affirment que leurs petits ne se rendront pas sur les bancs de l’école le 11 mai pour différentes raisons, mais surtout par peur de la contagion. Les enfants peuvent en effet être des porteurs asymptomatiques du Covid-19 et donc «ramener» le virus à la maison, avec le risque de contaminer d’autres membres de la famille plus fragiles. Il faut dire que les enfants ne peuvent pas vraiment respecter les distanciations sociales, car ils n’ont pas vraiment conscience du danger. Le risque de contagion est donc forcément plus élevé.
Mais ce n’est pas la seule raison qui pousse ces parents à refuser une rentrée scolaire le 11 mai. Ils sont également inquiets quant au suivi dont les enfants vont bénéficier. Si les classes seront très certainement divisées par petits groupes afin de respecter les gestes barrières, les parents s’interrogent sur le côté pratique. Comment les professeurs vont-ils pouvoir s’organiser pour gérer plusieurs petits groupes à la fois ? Se pose également la question des enseignants qui ont peut-être eux aussi des enfants et qui doivent pour autant retourner au travail dans des conditions floues. Eux également peuvent être inquiets d’être contaminés et refusent donc de reprendre le travail le 11 mai.
Quoi qu’il en soit, cette rentrée du 11 mai semble encore bien incertaine et génère forcément de nombreuses questions et de préoccupations.
