Si le confinement est le meilleur moyen pour limiter la contagion du coronavirus, c’est aussi une situation qui peut être inquiétante pour des personnes qui vivent dans un climat dangereux et violent. Il y a donc un vrai risque pour certaines femmes qui peuvent alors subir les coups d’un conjoint ou pour les enfants qui peuvent malheureusement endurer le même calvaire. Si ces maltraitances existent même dans un contexte normal, le confinement empêche les appels à l’aide et peut donc rendre la situation réellement périlleuse. Afin d’alerter sur la situation, le journaliste sportif Mohamed Bouhafsi a écrit une tribune dans Le Journal du Dimanche en racontant sa propre histoire d’enfant battu.
Une situation alarmante
Le confinement que nous vivons actuellement a pour vocation de limiter au mieux les morts du coronavirus. Mais comme le dit si bien Mohamed Bouhafsi : « il y a aussi cette urgence humanitaire : protéger les enfants de la brutalité des adultes ». Si cette obligation de rester à la maison permet de se protéger de la maladie, certains sont alors plus que jamais en danger. Se retrouver entre quatre murs avec une personne violente est forcément bien plus difficile qu’à l’accoutumée lorsqu’il est impossible de sortir.
En temps normal, les personnes qui vivent en compagnie de ce genre de « bourreaux » ont la possibilité de s’extraire un peu de leur quotidien en sortant ou simplement en se confiant à une personne extérieure du cercle familial. Pour un enfant, cela peut se traduire par le simple fait de se rendre à l’école et de voir ses camarades, ce qui est donc impossible dans les conditions actuelles. Une situation d’autant pus grave que l’enfermement a tendance à nous pousser dans nos retranchements et donc à rendre des personnes encore plus violentes qu’elles ne le sont déjà. Les risques vont alors au-delà des coups et beaucoup d’associations d’aide aux victimes craignent une augmentation des décès d’enfants battus.
Un appel à la solidarité
À travers son témoignage poignant, le jeune journaliste tient surtout à lancer un appel à l’aide et à la solidarité. Plutôt que de se centrer sur soi et de se contenter du confort de sa maison pendant ce confinement, il est nécessaire d’être plus que jamais attentif à ce qui se passe autour de chez soi. Au moindre doute de violence, il est important d’agir afin d’éviter un drame de plus.
Dans ce genre de situation, un soutien extérieur est généralement nécessaire pour pouvoir échapper à un quotidien dangereux. Mohamed Bouhafsi le rappelle : « Interposez-vous, n’ayez pas peur d’agir. Ou au moins, alertez. C’est la responsabilité de chacun. Appelez le 119, envoyez un sms au 114, pour ces enfants, pour ces femmes ». En ces temps difficiles, l’heure est à la solidarité et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui continuent de faire vivre notre pays. D’après un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), en France, un enfant est tué par ses parents tous les cinq jours. Un chiffre terrifiant qui pourrait malheureusement augmenter avec le confinement.