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Violences éducatives ordinaires (VEO) : de quoi s’agit-il ?

Crédits : iStock

Depuis le jeudi 11 juillet, les châtiments corporels, comme la fessée, les coups et les gifles envers les enfants sont formellement interdits en France. Mais ce n’est pas tout, car les humiliations, les insultes, les brimades ou les moqueries deviennent aussi punissables dans l’Hexagone. Une mesure-choc dans un pays où ces « punitions » font presque partie d’une tradition nationale. Pourtant, si pendant de nombreuses années les parents trouvaient cela parfaitement normal de frapper un enfant pour l’éduquer, les principes d’éducation ont bien évolué. Aujourd’hui, on parle même de VEO (violences éducatives ordinaires) qui sont de plus en plus montrées du doigt.

Qu’est-ce que les VEO ?

Terme qui trouve ses origines dans les travaux d’Olivier Maurel et d’Alice Miller, les VEO regroupent toutes les formes de violences faites sur les enfants, qu’elles soient physiques ou psychologiques. On y retrouve donc la fessée ainsi que toutes les autres formes de punitions corporelles. Les VEO font également référence au domaine verbal. Les jeunes parents peuvent en effet être également très violents dans leurs paroles envers leurs petits. On peut alors prendre en compte les cris, les menaces, les insultes, le fait de rabaisser ou encore de faire du chantage.

En 2005, Olivier Maurel a mis  en place l’Observatoire des violences éducatives ordinaires (OVEO) afin de lutter contre toutes ces formes de violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Si durant longtemps il était tout à fait commun dans une grande majorité des familles d’appliquer ce genre de traitements, ce mode d’éducation est de plus en plus remis en question. C’est d’ailleurs ce que prouve la nouvelle loi contre la fessée.

fessée punition parent enfant
Crédits : @Psychological Universe

Toutes les familles concernées par les VEO ?

Les VEO sont pour beaucoup considérées comme des choses parfaitement normales dans l’éducation de l’enfant alors qu’elles peuvent avoir de graves répercussions sur le développement de celui-ci. Si les châtiments corporels comme la fessée sont les plus visibles, le langage peut aussi avoir des conséquences sur un enfant. Les parents ont souvent tendance à justifier ce genre de comportement « sous couvert d’apprendre la vie et être autonome et responsable », comme le souligne Muriel Salmona dans son livre « Châtiments corporels et violences éducatives ». De nombreuses familles peuvent donc appliquer ces « principes d’éducation » simplement par mimétisme de leur propre éducation tout en pensant bien faire.

Si pour le moment, il est impossible d’établir les réelles conséquences de ces gestes, la Fondation pour l’enfance affirme tout de même que les VEO peuvent être responsables de risques d’agressivité chez l’enfant dès 3 ans ainsi que de l’anxiété à partir de 5 ans. Les adolescents pourraient quant à eux avoir une baisse du quotient intellectuel et des troubles psychologiques. Il y aurait également des risques de décrochage scolaire.

Les VEO pourraient même avoir un impact sur les adultes qui les ont vécus, avec notamment des risques d’hyperactivité, de maladies somatiques, de stress et de sentiment d’insécurité.