Depuis plusieurs années, la gestation pour autrui (GPA) fait grand débat, notamment en France. Si cette pratique est aujourd’hui interdite dans l’Hexagone, il est important de rappeler que la société tend vers plus de progressisme sur ce sujet au fil des années. Ainsi, dans le cadre de la Pride de Paris qui s’est tenue ce samedi 25 juin, l’Ifop a réalisé un sondage pour l’Association des familles homoparentales (ADFH) qui a permis de découvrir que 40 % des Françaises seraient prêtes à porter l’enfant d’une autre famille.
Le grand débat de la GPA
Très récemment, nous avons pu être témoins d’un changement majeur dans notre société : le droit d’accès à la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes les femmes. Cette grande avancée a donc redonné beaucoup d’espoir à toutes les personnes concernées, et particulièrement aux couples de femmes. Forcément, après un tel bond en avant, il est bien normal d’imaginer prochainement un scénario similaire pour la GPA. En effet, les couples d’hommes restent toujours discriminés face à l’accès à la parentalité et ils doivent donc se tourner vers des pays étrangers pour pouvoir avoir un enfant biologique. Cependant, dans la plupart des pays dans lesquels la GPA est autorisée, les tarifs sont tellement élevés qu’il est impossible pour de nombreuses personnes d’y accéder.
Si la GPA suscite autant de problèmes et de débats en France, c’est en grande partie par rapport à l’aspect éthique de cette pratique. Malheureusement, dans bien des pays, ce sont des femmes qui vivent dans une grande misère qui se proposent pour porter les enfants d’autres familles, dans un but qui est donc uniquement financier. Cela revient en quelque sorte à profiter de la pauvreté de certaines, ce qui peut alors s’assimiler à une véritable traite d’êtres humains. Cependant, il est important de rappeler que dans de nombreux cas, les femmes concernées le font aussi pour des motifs purement solidaires envers des familles qui ne parviennent pas à avoir un enfant.
Des mentalités qui évoluent
Vous l’aurez donc compris : le sujet de la GPA est très complexe et donne lieu à de nombreux débats parfois houleux. Fort heureusement, il semblerait que les mentalités tendent à changer progressivement, comme le prouve cette récente enquête de l’Ifop. Menée auprès d’un échantillon de 1078 femmes en âge de procréer, elle permet de découvrir que 40 % d’entre elles se disent prêtes à porter l’enfant d’une autre famille. Dans le détail, on découvre que 35 % le feraient en réalité dans le but d’aider un membre de la famille ou un proche dans l’incapacité d’avoir un enfant. De plus, 27 % le feraient pour une personne qui fait partie de leur cercle, mais qui n’est pas considérée comme « proche » et 26 % pour un couple hétérosexuel ou homosexuel qu’elles ne connaissent pas. Enfin, elles seraient 24 % à pouvoir le faire pour une personne célibataire inconnue.
Ces résultats sont bien la preuve que la GPA n’a pas une si mauvaise image que cela dans l’opinion publique et qu’il n’est pas impossible de la voir un jour autorisée en France.