Le confinement annoncé par le gouvernement devrait pouvoir permettre de diminuer au maximum les risques de contamination au coronavirus. Il s’agit d’une décision absolument inédite qui réduit considérablement nos libertés et notamment celle de se déplacer librement. S’il peut s’agir d’une véritable aubaine pour certains qui souhaitaient se reposer à la maison, le confinement peut également tourner au cauchemar. Il contraint en effet de nombreuses femmes victimes de violences conjugales à rester chez elles avec leur bourreau. Or, cette situation gravissime pourrait malheureusement être responsable de plusieurs féminicides.
Le confinement : un danger pour les femmes victimes de violences
Si le confinement est déjà difficile à supporter pour de nombreuses personnes, les premières victimes restent celles qui vivent sous les coups de leur conjoint·e. Les associations d’aide aux victimes se sont en effet montrées très inquiètes à la suite de l’allocution du Président qui demandait à tout le monde de rester chez soi. S’il s’agit d’une mesure nécessaire pour endiguer le virus, elle reste dangereuse pour celles et ceux qui vivent avec une ou des personnes violentes.
Comme la situation est déjà angoissante par elle-même et que le fait de rester toute la journée sous le même toit peut conduire à des tensions au sein du couple, il ne fait aucun doute que les violences conjugales risquent malheureusement d’être plus nombreuses dans les jours qui viennent.
La question se serait même posée avant l’annonce officielle du confinement, avec notamment des victimes qui recevaient des textos de la part des bourreaux leur demandant de passer cette période ensemble. Malheureusement, de nombreuses femmes ont très certainement accepté cette offre de peur de passer ces jours de quarantaine seules.
Les victimes de violences conjugales toujours prises en charge malgré le confinement
Si à l’annonce du confinement, Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, s’est voulue rassurante en affirmant que le 3919, numéro d’urgence pour les victimes de violences, fonctionnait toujours, ce n’est en réalité plus le cas. En effet, il semblerait que depuis le début du confinement, le numéro ne soit plus disponible, malgré les promesses du gouvernement de le maintenir coûte que coûte. La situation devrait néanmoins évoluer à partir de ce lundi selon la ministre. Quoi qu’il en soit, si le 3919 ne répond pas, la seule solution pour demander de l’aide reste d’appeler le 17.
Malheureusement, les victimes vont devoir redoubler d’imagination pour parvenir à quitter le foyer et alerter sur leur sort. Prétexter un jogging peut donc être une solution pour s’échapper, ou encore tout mettre en œuvre pour prévenir les voisins. Des mesures bien dérisoires lorsqu’on sait à quel point les violences conjugales peuvent être meurtrières, surtout dans le contexte actuel.