Tout être humain peut de façon instinctive produire du lait lorsque la vie d’un bébé est en jeu, même les hommes. Plusieurs caractéristiques de l’anatomie masculine expliquent cette aptitude et des événements historiques ou récents en témoignent.
Quelques explications scientifiques
Au début des années 90, plusieurs zoologistes ont observé un phénomène étonnant chez les chauves-souris mâles de Malaisie : lorsqu’on presse leurs mamelles, une petite quantité de lait s’en échappe. Cette découverte a mené les chercheurs à approfondir leurs connaissances sur l’anatomie masculine et notamment sur la capacité d’allaitement des hommes.
Ainsi, il a été possible de déterminer que comme les femmes, le corps des hommes est pourvu de glandes mammaires, de tétines et de l’hypophyse, la glande endocrine qui sécrète une grande quantité d’hormones dont l’ocytocine favorisant l’éjection du lait.
Il semblerait cependant qu’avec le temps, le dispositif nourricier masculin se soit atrophié. La dopamine libérée en quantité supérieure par les hommes entrave en effet le déclenchement du processus de lactation. Elle bloque la production de prolactine supposée stimuler la sécrétion de lait après l’accouchement. La morphologie masculine se serait alors adaptée.
Des faits qui corroborent les théories scientifiques
Plusieurs cas d’hommes nourriciers ont été découverts au cours des derniers centenaires.
Deux hommes sous traitement de chimiothérapie auraient par exemple expérimenté un phénomène de lactogénèse prolongé. La chimiothérapie altère en effet certaines hormones, ce qui aurait provoqué une production abondante de lait. Et ce ne sont pas des cas isolés.
En 2002, un père de famille sri lankais, B. Wijeratnea, se serait illustré en allaitant naturellement ses deux petites filles après le décès de sa femme. Les deux enfants refusaient obstinément le lait de vache que leur père leur offrait et ne se nourrissaient donc pas. Dans une dernière tentative désespérée, l’homme leur aurait présenté sa poitrine et se serait aperçu avec stupéfaction de son aptitude à les nourrir.
Par ailleurs, les hommes d’une tribu pygmée d’Afrique centrale dénommée Aka auraient la même proximité charnelle et psychologique avec leurs enfants que les mères : après les avoir observés pendant un temps, des explorateurs auraient estimé que les papas se tenaient 47 % de leur temps à portée de bras de leurs progénitures, permettant ainsi à certains de provoquer le processus de lactation.
Déjà au 19e siècle, des faits similaires en Afrique du Sud et Amérique latine avaient été rapportés par les explorateurs et naturalistes David Livingston et Alexander Freiherr von Humboldt. Dans les deux cas, la mère n’était plus et le père avait donc pris sa place.
Il semblerait ainsi qu’une proximité ou un choc émotionnels comme un dérèglement hormonal pourraient conduire l’organisme masculin à s’adapter naturellement pour assurer la survie de sa descendance.
Et quand la lactogénèse ne se produit pas, ils usent de leur créativité
La capacité d’allaitement des papas ne semble néanmoins survenir que dans des cas extrêmes comme en témoignent les exemples cités précédemment. Dans le but de profiter du même lien intime que les femmes ont avec leurs enfants lorsqu’elles les nourrissent au sein, certains papas, incapables de produire du lait, ont trouvé des solutions ingénieuses : regardez !
Sources : Magic Maman ; The Guardian ; Libération