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Allaitement : pourquoi est-ce si difficile émotionnellement d’y mettre un terme ?

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L’allaitement est considéré par beaucoup de jeunes mamans comme la continuité de la grossesse. Si ce geste permet bien évidemment de nourrir et de donner le meilleur à son enfant, c’est également l’occasion de maintenir avec lui un lien indescriptible. Cette relation est d’ailleurs tellement forte que lorsque le moment vient de mettre un terme à cette expérience, la jeune maman peut vivre difficilement cette étape. Alors, comment faire en sorte que cette transition se passe dans les meilleures conditions possible pour passer à autre chose ?

Pourquoi est-ce si difficile de mettre un terme à l’allaitement ?

Le sevrage désigne le moment durant lequel un enfant cesse de s’alimenter avec le lait de sa mère. Or, cette étape n’est pas toujours facile à vivre pour les jeunes mamans qui ont la sensation de perdre un lien très important avec leur bébé. En effet, l’allaitement n’a pas qu’une fonction nourricière, mais comporte également une dimension affective qui peut prendre le dessus, notamment dans les cas d’allaitements longs. Lorsque vient le moment de la diversification alimentaire et que l’enfant se nourrit principalement d’aliments solides, l’allaitement devient alors un complément, voire une simple habitude qui permet de réconforter l’enfant. Ce lien charnel est très particulier et peut donc rendre le sevrage très difficile.

Il faut également prendre en compte le fait que le sevrage entraîne pour la jeune mère une violente chute d’hormones. Lors de l’allaitement, le corps est effectivement mis à rude épreuve et devient la source principale d’alimentation de l’enfant. Ainsi, pour pouvoir faire face à cela, il crée des endorphines, l’hormone du bien-être, afin que ce moment ne soit pas une corvée, mais plutôt quelque chose d’agréable. Lorsque vient le moment de mettre un terme à l’allaitement, la chute d’hormones qui en résulte peut donc être extrêmement violente et difficile à vivre.

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Comment vivre au mieux ce moment ?

Pour que le sevrage soit plus facile à vivre, il est tout d’abord important qu’il ne soit pas imposé. Malheureusement, bien des mères mettent un terme à leur allaitement parce qu’elles doivent reprendre le travail, et dans ce cas de figure, il est généralement très difficile d’en faire le deuil. Ces femmes peuvent alors ressentir une réelle culpabilité, comme si elles n’avaient pas bien rempli leur rôle de mère. Or, toutes les mères ne peuvent pas se permettre de prolonger leur congé maternité avec un congé parental afin de continuer d’allaiter. Il est donc important de ne surtout pas culpabiliser dans cette situation et de bien garder à l’esprit que l’enfant sera en très bonne santé même s’il prend le biberon. Le plus difficile est certainement de conjuguer la reprise du travail avec la séparation de son bébé et la fin de l’allaitement. Il ne faut surtout pas hésiter à en parler autour de soi afin de ne pas sombrer dans une dépression qui est relativement courante à ce moment précis. Le « milk blues » est une réalité qu’il ne faut pas prendre à la légère et qui peut parfois nécessiter l’aide d’un spécialiste.

L’arrêt de l’allaitement peut également être vecteur de quelques avantages qui peuvent justement permettre de ne pas flancher moralement. Pour bien des femmes, mettre un terme à l’allaitement signifie également reprendre possession de son corps qui a été partagé avec quelqu’un d’autre pendant plusieurs mois. C’est également un gage de plus de liberté et ainsi d’indépendance, ce qui est généralement difficile à obtenir pour les jeunes mères.

Toutefois, il est important de ne pas trop se précipiter, au risque d’avoir la sensation d’être en complet décalage avec la société. Cette fusion de plusieurs semaines, mois ou années avec son bébé risque forcément d’entraîner un léger isolement. Rien de grave bien évidemment, mais il est important de respecter malgré tout son propre rythme et de reprendre contact progressivement avec la société plutôt que d’aller plus vite que la musique et de prendre ainsi le risque de mal vivre cette fin d’allaitement.