Si l’accouchement est un acte naturel, il n’en reste pas moins dangereux. Il y a encore quelques décennies de cela, nombreuses étaient les femmes qui perdaient la vie à ce moment clé. Fort heureusement, le progrès médical a notamment permis de rendre l’accouchement plus sécurisé, aussi bien pour la jeune mère que pour son enfant. Toutefois, des améliorations sont encore possibles si on en croit les derniers chiffres révélés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), qui montrent que de 2014 à 2019, la mortalité périnatale en France n’a pas baissé.
Des chiffres qui stagnent
Le terme de mortalité périnatale désigne les enfants nés à partir de 22 semaines d’aménorrhée qui sont mort-nés ou bien qui décèdent dans les sept jours suivant la naissance. Leur nombre est donc surveillé de très près afin de les améliorer et de toujours les voir à la baisse. Malheureusement, comme le révèle la DREES, les chiffres ne changent pas vraiment d’une année à l’autre. Ainsi, en 2019, le taux était de 10,2 pour mille naissances (‰), alors qu’il était de 10,4 ‰ en 2018 et 10,6 ‰ en 2017. Des données qui n’évoluent pas vraiment au fil du temps, ce qui peut sembler très décourageant et inquiétant.
En regardant de plus près ces données, on constate que le taux de mortinatalité (enfants nés sans vie par mort fœtale spontanée ou interruption médicale de grossesse) est le principal composant du taux de mort périnatale (83 %). En 2019, on comptait ainsi 742 044 accouchements de femmes vivants en France, dont 748 121 naissances vivantes et 6 388 enfants mort-nés, ce qui donne un taux de 8,5 pour 1000 naissances.
Un problème français ?
En ce qui concerne les autres pays européens, les chiffres les plus récents disponibles sont ceux de 2015. Il est donc possible de comparer la France à ses voisins, et ainsi de constater que l’Hexagone est plutôt mauvais élève au sujet de la mort périnatale. En effet, sur 33 pays, la France arrive seulement au 20e rang. De plus, contrairement à d’autres pays européens, les taux de mortalité néonatale (0 à 27 jours) et de mortalité néonatale précoce n’ont pas diminué en France entre 2010 et 2015.