Les protections intimes sont au cœur de plusieurs débats depuis maintenant quelques années. On retrouve notamment les scandales liés au syndrome du choc toxique, leur impact écologique, car nombreuses sont celles qui sont encore jetables, et leur coût plutôt important alors qu’il s’agit d’un besoin de base pour une femme. Seulement, ce dernier point pose un véritable problème d’égalité entre celles qui ont les moyens de s’acheter tous les mois des protections hygiéniques et celles qui vivent précairement. Pour réduire cet écart qui discrimine une partie de la population féminine, le gouvernement français a annoncé la mise en place de protections intimes gratuites pour les femmes précaires.
La précarité menstruelle : un véritable problème
Mercredi 12 février, Marlène Schiappa a annoncé une grande mesure afin de venir en aide aux femmes les plus précaires en rendant accessibles gratuitement des protections intimes. Il s’agit là d’une expérimentation qui intervient à la suite d’un rapport rendu par les députés Laëtitia Romeiro Dias et Bénédicte Taurine. Ces dernières expliquaient en effet le tabou qu’il y a encore en France autour du sujet des règles et donc forcément des inégalités qui peuvent être difficiles à vivre pour les femmes les plus lésées.
S’acheter des protections hygiéniques peut représenter un vrai coût lorsqu’on a à peine de quoi se nourrir. D’ailleurs, au moment des règles, certaines femmes doivent alors faire le choix entre s’acheter à manger ou des protections périodiques. Un dilemme qui ne devrait même pas se poser pour ces femmes chez qui les protections représenteraient 5% de leur budget selon une étude publiée par Le Monde. Seulement, ces femmes seraient nombreuses, comme le révèle l’association Règles élémentaires qui les estime à 1,7 millions à vivre cette précarité menstruelle.
Une expérimentation dès 2020
Pour remédier à ce problème, le gouvernement a donc annoncé un programme d’expérimentation afin de rendre accessibles gratuitement les protections intimes aux femmes les plus précaires. Pour cela, une enveloppe d’un million d’euros sera mise à disposition afin de proposer à ces femmes des protections dans des lieux collectifs. Elles pourront ainsi y accéder grâce à des distributeurs automatiques qu’elles pourront utiliser avec une carte prépayée.
Il s’agit là d’un vrai pas en avant qui peut laisser croire que bientôt, les protections intimes et les règles en générale ne seront plus aussi taboues. Quoi qu’il en soit, cette mesure devrait déjà venir en aide aux femmes qui vivent dans la rue et qui n’ont pas les moyens de s’acheter ces biens onéreux.
