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Stérilisation volontaire féminine : pourquoi est-ce si difficile en France ?

Crédits : iStock

La stérilisation volontaire est encore un sujet très tabou en France. Il est en effet difficile pour certains de se faire à l’idée que pour certaines femmes, la maternité n’est pas une évidence. Si la stérilisation volontaire est parfaitement légale, il est pourtant difficile dans la pratique d’y parvenir. En effet, très peu de médecins acceptent aujourd’hui de la pratiquer, notamment sur les jeunes femmes. Pourtant, il s’agit d’une démarche réellement importante pour la plupart d’entre elles qui se sentent alors dépossédées de leurs droits sur leur corps.

Que dit la loi ?

En France, la stérilisation volontaire féminine est autorisée pour toutes les femmes majeures depuis 2001. Il s’agit d’une méthode de contraception définitive qui concerne entre 40 000 et 50 000 femmes chaque année en France. Il n’y a absolument aucune condition pour y accéder. Celles qui ont déjà des enfants et les autres qui au contraire n’en ont pas ont ainsi les mêmes droits. Dans tous les cas, les femmes concernées doivent simplement donner leur accord oral et écrit avant de se lancer.

Dans la pratique

Malheureusement, dans la pratique, il est bien plus difficile de trouver des médecins qui acceptent de pratiquer la stérilisation volontaire. Si les femmes qui approchent de la ménopause et qui ont déjà plusieurs enfants n’ont pas trop de difficultés à trouver un praticien pour effectuer cela, d’autres rencontrent plus de problèmes. Les médecins ont en effet tendance à poser des questions extrêmement personnelles afin d’obtenir des réponses qui pourraient justifier cette décision qu’ils ne comprennent pas.

Beaucoup comparent d’ailleurs cela à un véritable parcours du combattant tant il peut être difficile de trouver quelqu’un qui accepte de le pratiquer. Les médecins ont en effet le droit de refuser de pratiquer un acte si ce dernier ne correspond pas à leurs convictions (clause de conscience). Cependant, ils sont tout de même dans l’obligation de proposer à la patiente concernée les noms de médecins qui pratiquent cela. Ainsi, il lui sera possible de se diriger vers quelqu’un de compétent qui acceptera sans condition de pratiquer la stérilisation volontaire.

Penser à la place des femmes

La question de la stérilisation féminine pose aussi celle du droit de posséder son corps. Malgré de nombreux progrès, il est possible de constater une fois encore que les femmes ne sont toujours pas totalement maîtresses de leur propre corps et de ce qu’elles veulent en faire.

Si les médecins ont tendance à refuser de pratiquer la stérilisation définitive, c’est surtout parce qu’ils pensent que les femmes en question risquent de changer d’avis un jour, notamment pour celles qui sont très jeunes. Cela laisse aussi entendre que les femmes sont décidément toujours cantonnées à leur rôle maternel, comme si ces dernières ne pourraient pas mener une belle vie sans enfants.