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Un sage-femme condamné à 12 ans de prison pour des viols sur des patientes

Crédits : iStock

Au cours de l’accouchement, les futurs parents ont généralement une confiance totale envers les sages-femmes. Ces dernières sont effectivement actrices de la naissance de l’enfant et représentent une figure rassurante. Malheureusement, les sages-femmes peuvent également profiter de ce lien de confiance pour abuser de leur position. C’est notamment ce qui est arrivé dans l’Hérault, où un sage-femme a été condamné à 12 ans de prison pour avoir violé des patientes.

Un sage-femme accusé de pénétrations vaginales et de « massages »

Dans la nuit de vendredi 26 à samedi 27 février 2021, Lionel Charvin, sage-femme de 49 ans qui exerçait à Montpellier, a été reconnu coupable et condamné à douze ans de réclusion par la Cour criminelle de l’Hérault pour onze viols et une agression sexuelle sur des patientes. Ces faits qui se seraient déroulés entre 2013 et 2016 font plus précisément référence à des « massages » du clitoris, du périnée et des seins, ainsi que des pénétrations digitales du vagin, sous couvert de gestes médicaux, aussi bien pendant la préparation à l’accouchement que durant le suivi postnatal.

Albert Cantinol, procureur de la République, explique : « Sous couvert de familiarité, de tutoiement, cet homme a manqué à la parole qu’il devait à ses patientes. Il en a fait des victimes, enfermées dans leur culpabilité. Il n’a pas hésité à profiter des femmes vulnérables, enceintes ou en plein baby blues venues consulter pour ça ». Les victimes ont quant à elles indiqué avoir été totalement « tétanisées » durant les viols et ont eu la sensation d’avoir été trahies, notamment par rapport à la relation de confiance qui s’était progressivement tissée avec le sage-femme en question, comme dans la plupart des accouchements.

Un professionnel spécialisé en haptonomie

L’accusé était sage-femme salarié dans la clinique Saint-Roch à Montpellier jusqu’en 2016 et exerçait également en libéral dans son propre cabinet, avec une spécialité pour l’haptonomie. Au moment de l’interrogatoire, ce dernier a déclaré : « J’ai bien entendu les souffrances des patientes et j’en suis désolé. J’ai une part de responsabilité dans cette souffrance, mais à aucun moment, ça a été intentionnel de ma part. J’adorais ces patientes ». Une réponse qui semble tout de même très ambiguë, sachant les accusations qui lui sont portées.

Un psychiatre a décrit l’homme comme « un agresseur d’opportunité qui agit par le détournement de la confiance placée en lui ». Quoi qu’il en soit, la cour l’a reconnu coupable des faits et le sage-femme a ainsi écopé d’une peine de 12 ans de réclusion.