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Allaitement : pourquoi est-ce si difficile pour le moral d’y mettre un terme ?

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L’allaitement est considéré par beaucoup de femmes comme la continuité de la grossesse. Il faut dire qu’il s’agit de l’occasion idéale pour garder son bébé auprès de soi encore plusieurs mois après l’accouchement. S’il peut être difficile à installer, l’allaitement est souvent vu comme un moment privilégié de connexion entre la mère et son enfant. Alors forcément, lorsqu’il est temps d’y mettre un terme, certaines jeunes mamans peuvent avoir beaucoup de difficultés à se faire à cette idée.

Un sentiment de culpabilité

Vous le savez : le lait maternel est le meilleur aliment qui soit pour un nouveau-né. Il possède en effet tous les nutriments nécessaires à sa bonne croissance et s’adapte également à son état de santé afin de lui donner tous les anticorps dont il a besoin s’il est malade. Par ailleurs, pour beaucoup de mères, nourrir soi-même son enfant est une véritable fierté dont il est difficile de se passer, même si l’allaitement n’a rien d’un long fleuve tranquille, bien au contraire. Si certaines femmes parviennent à donner le sein très instinctivement, pour d’autres, le parcours est beaucoup plus compliqué. Ainsi, nombreuses sont les mères qui se voient contraintes de mettre un terme à leur allaitement bien plus tôt que ce qu’elles avaient prévu.

Un allaitement écourté peut être très difficile à vivre et laisser un goût amer. Il y a alors un sentiment d’inachevé qui est parfois compliqué à digérer, surtout lorsqu’interviennent des facteurs indépendants à la volonté de la mère.

Il est également important de rappeler que l’OMS conseille aux femmes d’allaiter exclusivement leur enfant durant au moins ses six premiers mois. Par conséquent, pour celles qui n’y parviennent pas, les sentiments d’échec et de culpabilité sont omniprésents.

Les hormones dans tous leurs états

La production de lait maternel dépend de la succion de l’enfant et s’adaptera ainsi à cette demande. Cela entraîne la création d’endorphines pour la mère, qui est l’hormone du plaisir et du bien-être. Cette dernière est également présente dans le lait maternel dont l’enfant se nourrit. Mettre un terme à l’allaitement signifie donc faire une croix sur les endorphines, ce qui risque d’avoir des conséquences pour la mère : une grande fatigue, une baisse de moral, un système immunitaire défaillant, etc. On comprend donc que l’arrêt de l’allaitement risque donc d’être difficile à assumer pour bien des femmes. Ce chamboulement hormonal ne dure heureusement que quelques semaines à la suite de la fin de l’allaitement.

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Arrêter de nourrir son enfant : un vrai changement de vie

L’allaitement demande à une jeune maman un véritable investissement de sa part, aussi bien physiquement que moralement. Elle représente en effet la seule et unique source d’alimentation de son enfant. Mettre un terme à son allaitement signifie donc ne plus avoir cette exclusivité. Tout le monde peut à présent nourrir l’enfant, et cela peut alors briser le lien si particulier qu’avaient la mère et son enfant, d’autant que l’allaitement passe également par un contact en peau à peau très rapproché. S’il est bien évidemment encore possible pour la mère et son enfant de partager des moments rapprochés, ils ne seront plus jamais à l’identique que lors de l’allaitement.

Si l’allaitement n’est absolument pas un frein à la vie sociale, le fait d’y mettre un terme peut tout de même changer le quotidien. En effet, dans le cas d’un allaitement exclusif et à la demande, la mère doit toujours être à la disposition de son bébé, ce qui laisse peu de place aux sorties solo. L’arrêt de l’allaitement peut donc être aussi la porte ouverte à plus d’indépendance vis-à-vis de bébé. Toutefois, ce décalage peut être très brutal pour certaines femmes qui peuvent avoir du mal à renouer avec une vie sociale « normale ».

Il est tout à fait normal de ressentir un vide après la fin d’un allaitement. C’est la raison pour laquelle il est important d’avoir conscience de cela avant même d’y mettre un terme, afin de mieux s’y préparer. Néanmoins, cette phase un peu difficile ne met généralement que quelques semaines avant de disparaître. Il faut dire que le bonheur de voir son enfant en bonne santé a tendance à prendre le dessus sur tout le reste. Quoi qu’il en soit, vous ne devez pas trop culpabiliser au sujet de l’arrêt de votre allaitement et garder à l’esprit que quoi qu’il arrive, vous avez fait de votre mieux et que votre bébé ne vous en tiendra jamais rigueur.