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Après un accouchement à domicile, une jeune mère est privée de son enfant

Crédits : iStock

Si auparavant, l’accouchement à domicile était la norme, notamment en France, aujourd’hui, la grande majorité des femmes donnent naissance à leurs enfants dans des hôpitaux, entourées d’équipes médicales et d’instruments. Ce grand changement de prise en charge de l’accouchement qui a eu lieu en parallèle d’un énorme bond du progrès médical a notamment permis de réduire considérablement les complications au cours de la naissance. Ainsi, la décision d’accoucher à domicile est désormais très marginale dans l’Hexagone et cela peut même donner lieu à quelques difficultés au moment de reconnaître l’enfant à la mairie, comme pour le cas de cette maman.

Pas de sage-femme pour cet accouchement à domicile

Cet accouchement à domicile un peu particulier fait grand bruit depuis maintenant plusieurs jours, notamment sur les réseaux sociaux. En effet, le 10 juin, cinq jours seulement après la naissance de l’enfant de Marina, cette dernière s’est vu retirer sa garde. Cette histoire a été rendue publique par une certaine Daliborka Milovanonic, qui se dit journaliste et philosophe. Elle a affirmé que l’enfant avait été retiré uniquement parce que sa mère avait fait le choix d’accoucher chez elle.

Le 5 juin 2021, Marina a effectivement donné naissance à son sixième enfant à domicile, et sans sage-femme pour l’accompagner. Il s’agissait d’un choix de sa part qui n’a absolument rien d’illégal en France, même si cela reste très peu courant. Visiblement, tout s’est parfaitement bien passé, aussi bien pour le bébé que pour sa maman. Seulement, c’est en allant déclarer la naissance que les jeunes parents ont rencontré des difficultés.

Un refus de la mairie de reconnaître la naissance

À la mairie, l’officier d’état civil a refusé la déclaration sous prétexte que les parents ne possédaient pas de certificat d’accouchement, ce qui n’a rien de surprenant puisque la naissance de l’enfant n’était pas encadrée par un professionnel de la santé. L’employé de mairie a même été jusqu’à prévenir le procureur.

Marina et son conjoint ont reçu par la suite la visite de policiers qui ont été contraints de constater que le bébé était bel est bien né dans les jours qui ont précédé. Pour autant, la mairie a de nouveau refusé de déclarer sa naissance. Des pompiers et des médecins se sont ensuite présentés au domicile de la famille et ont demandé à la mère de se rendre à l’hôpital avec son enfant afin de vérifier que tous deux étaient en bonne santé. La femme a refusé pour elle, mais a tout de même accepté d’amener son nourrisson dans un service de protection maternelle et infantile (PMI). Là-bas, les professionnels ont recommandé une fois de plus à la mère de se rendre à la maternité. Après toute cette insistance, elle a fini par s’y rendre.

Les examens ont révélé que le bébé était en bonne santé. Pour autant, la famille a appris sur place que le juge avait ordonné que l’enfant soit placé après un signalement de la part de la mairie. Cette décision a soulevé bien des réactions, notamment du côté des groupes sur les réseaux sociaux qui soutiennent la démarche de l’accouchement à domicile.

Une version différente du côté des autorités

Comme dans toutes les situations de litige, il y a deux versions de l’histoire qui s’opposent. Ainsi, selon une source judiciaire qui s’est confiée au média l’Obs : « Lorsque la police est venue au domicile, elle voulait vérifier que la sécurité de l’enfant n’était pas en danger. Elle a constaté que le bébé était couché sur un matelas posé à même le sol, avec le cordon, dans des conditions d’hygiène incertaines. Ayant refusé l’assistance médicale, les pompiers ont ensuite dressé un écrit avec suspicion de maltraitance ».

Pour autant, l’enfant a été remis à sa famille le 15 juin. Toutefois, le juge a « ordonné une mesure d’assistance éducative en milieu ouvert ». Cette mesure avait également été prise pour les aînés de la fratrie.