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« Arrêtez de couper le frein de langue » : des médecins alertent sur cette pratique

Crédits : iStock

Malgré le fait que l’allaitement soit un acte tout ce qu’il y a de plus naturel, il est souvent très difficile à mettre en place pour les jeunes mamans. Elles sont en effet nombreuses à rencontrer des complications et peinent parfois à trouver des solutions, ce qui les contraint dans certains cas à devoir y renoncer. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de se faire aider par des personnes compétentes qui sauront donner des conseils pour y parvenir malgré tout. Parmi ceux-ci, on retrouve souvent le fait de couper le frein de langue de bébé. Il s’agit d’un geste de plus en plus pratiqué et peut-être même trop souvent selon l’académie de médecine qui tente de mettre en garde les jeunes parents.

Une augmentation anormale

Vous avez peut-être déjà entendu parler de la frénotomie linguale, qui désigne le fait de sectionner le frein de langue chez un bébé. En effet, dans bien des cas, si les jeunes mamans ont du mal à allaiter, c’est justement à cause de ce petit bout de peau qui empêche l’enfant de bien prendre en bouche le sein, et donc de téter. Le plus souvent, ce problème est diagnostiqué par un professionnel spécialisé dans l’allaitement, comme une conseillère en lactation. Pour permettre le maintien de l’allaitement, il est alors décidé avec l’accord des parents de couper le frein de langue, une petite opération qui dure quelques minutes seulement.

Cependant, selon l’Association française de pédiatrie ambulatoire, cette pratique n’est pas si anodine que cela et elle semble être de plus en plus pratiquée en France, et même ailleurs dans le monde. En Australie par exemple, le recours à cette pratique aurait augmenté de 420 % en une dizaine d’années environ. Il semblerait en effet que beaucoup de parents se font influencer, notamment par les réseaux sociaux. Ils sont ainsi fréquemment convaincus que les difficultés d’allaitement sont forcément liés au frein de langue.

Un acte pas si anodin

En réalité, selon une étude menée par la pédiatre Gisèle Gremmo-Féger, il n’y aurait que 4 à 10 % des bébés qui seraient vraiment concernés par des soucis de frein de langue.

C’est pour cette raison que l’académie de médecine alerte au sujet de cette pratique et de son recours qui serait trop fréquent. Elle explique en effet : « Face à l’accroissement important sur tout le territoire de réseaux proposant, à des tarifs excessifs, de traiter les douleurs mamelonnaires et l’arrêt précoce de l’allaitement par la frénotomie (ou pire de la pratiquer à titre préventif), l’Académie nationale de médecine s’associe à plusieurs sociétés savantes, médicales, chirurgicales, paramédicales, à des collèges professionnels et des associations, pour émettre les plus grandes réserves quant à l’intérêt et l’innocuité de ce geste invasif à risque d’effets secondaires ». Attention donc à ne pas considérer la frénotomie comme un acte anodin et sans conséquence.