Le syndrome du bébé secoué est de plus en plus abordé dans les médias, afin de prévenir et de sensibiliser aussi bien les parents que toutes les personnes qui peuvent être en contact avec des nourrissons. Malheureusement, chaque année, des centaines d’enfants sont encore victimes de ces violences qui peuvent leur laisser des séquelles très lourdes tout au long de leur vie et qui peuvent même entraîner la mort. Or, ces données réellement effrayantes ne semblent pas vraiment s’améliorer comme le constate le service de neurochirurgie infantile de l’hôpital Necker à Paris qui a constaté une hausse inquiétante du nombre de bébés secoués au premier trimestre 2021.
Des chiffres en forte hausse
À l’hôpital Necker, à Paris, les équipes médicales semblent s’alarmer des derniers chiffres de bébés secoués au cours des derniers mois, comme le révèle le journal La Croix. Thomas Blauwblomme, professeur en neurochirurgie, explique en effet qu’« entre janvier et juin 2021, l’incidence a doublé ». Il ajoute : « À partir de décembre 2020, nous avons constaté une recrudescence des arrivées de nourrissons présentant des hématomes sous-duraux. Alors que généralement, nous en accueillons entre 18 et 25 par an, sur le premier trimestre seul, 25 ont été admis ». Si une petite accalmie a été observée au mois de juillet, la tendance semble malheureusement se poursuivre.
Les médecins observent également un autre point, encore plus préoccupant : l’intensité des blessures est de plus en plus lourde : « La mortalité est passée de moins de 10 % à 30 % et nous constatons plus de lésions associées ».
Des drames qui peuvent être facilement évités
Bien souvent, les cas de bébés secoués interviennent lorsque les adultes perdent patience. Il ne s’agit pas toujours de personnes violentes de nature et malheureusement, tout le monde peut devenir le bourreau d’un bébé. C’est justement ce qui est le plus effrayant et qui rend la prévention encore plus difficile. Lorsqu’un bébé pleure beaucoup, que l’adulte en question ne comprend pas pourquoi et qu’il est en plus de cela fatigué, il peut alors perdre patience et secouer l’enfant simplement dans l’espoir de le faire taire. Ce geste généralement irréfléchi peut alors avoir des conséquences désastreuses sur l’enfant.
C’est la raison pour laquelle il est essentiel de rappeler à quel point il est important de s’écouter lorsqu’on est en contact avec un nourrisson. Plutôt que de perdre patience et de commettre l’irréparable, il faut trouver un endroit sécurisé dans lequel coucher l’enfant ou bien le confier à une personne de confiance, et quitter la pièce afin de faire redescendre la pression.
Il est parfaitement humain de perdre son sang froid, surtout dans les premières semaines qui suivent la naissance d’un enfant. Toutefois, il est également indispensable d’avoir la présence d’esprit d’adopter les bons gestes pour épargner son enfant de la violence de cet acte.