Depuis le 1er janvier 2016, tous les couples chinois sont désormais autorisés à avoir deux enfants. Une vraie révolution lorsqu’on sait que depuis 1979, les Chinois étaient dans l’obligation de n’avoir qu’un seul enfant par couple. Une politique qui entraîna de nombreuses dérives, mais aussi un réel vieillissement de la population.
Moins d’enfants pour des raisons économiques
La politique de l’enfant unique s’est instaurée en Chine en 1979, sous Deng Xiaoping, pour des raisons économiques. Selon lui, cela allait permettre d’éviter qu’une augmentation trop importante de la population ne compromette la croissance économique du pays. Mais, cette politique a surtout entraîné de nombreuses dérives : des avortements et stérilisations forcés, de lourdes pénalités pour les contrevenants, mais aussi un réel tri selon le sexe de l’enfant. Également appelés avortements sélectifs, ces pratiques visaient à privilégier les naissances de petits garçons. Les femmes enceintes de petite filles se faisaient donc avorter pour que l’enfant unique de la famille soit plutôt un garçon. Ainsi en 2015, on comptait 113,5 naissances de garçons pour 100 filles, une amélioration tout de même par rapport à 2004, année durant laquelle ce ratio était de 121,2 garçons pour 100 filles.
Fin de la politique de l’enfant unique
Cette politique de l’enfant unique, en plus d’être très restrictive, a entraîné un réel vieillissement de la population chinoise. Ainsi, pour contrer ce phénomène, dès 2013, les couples dont l’un des membres était enfant unique avaient le droit d’avoir un second enfant. Et dès 2016, cette décision s’est élargie à tous les couples chinois. Ainsi, de janvier à août 2017, la Chine a enregistré 11,6 millions de naissances, dont 52% étaient des deuxièmes enfants. La Chine avait déjà enregistré une augmentation des naissances l’année dernière, puisqu’elles étaient de 18,5 millions (soit 1,3 millions de plus que l’année précédente).
Cependant, même si ces chiffres semblent encourageants pour le pays, ils restent bien en deçà de ce que les autorités chinoises attendaient. En effet, le pays espérait en 2015 une augmentation des naissances de 3 millions par an pendant cinq ans. Les objectifs ne sont donc pas encore remplis. La Chine souhaite désormais un nombre de naissances compris entre 17 et 20 millions entre 2016 et 2020. Les experts restent tout de même perplexes quant à ces chiffres et pensent plutôt que le pays sera vieux avant d’être riche.
Quoi qu’il en soit, ces nouveaux objectifs en terme de naissances posent de nouvelles problématiques, notamment par rapport à l’encadrement de toutes ces grossesses. C’est la raison pour laquelle d’ici 2020, le pays devrait compter 89 000 lits de maternité supplémentaires et 140 000 obstétriciens et sage-femmes en plus.
Sources : Le Point, Le Figaro, Le Progrès