Aujourd’hui encore, la contraception est malheureusement principalement une affaire de femmes. Très peu d’options sont en effet proposées aux hommes afin d’éviter les grossesses non désirées, et ces derniers se sentent d’ailleurs souvent que très peu concernés par le sujet. Cela peut donc engendrer de vraies tensions au sein des couples hétérosexuels, dans lesquels la femme est souvent l’unique responsable d’une affaire qui concerne pourtant les deux membres. Cela pose d’autant plus problème que très peu de solutions sont proposées aux femmes pour gérer leur fertilité, et la plupart du temps, il s’agit de contraceptions hormonales. Seulement, elles sont également de plus en plus nombreuses à se détourner des hormones, qui ne sont pas sans conséquence pour le corps. C’est donc pour cette raison que plusieurs recherches sont menées afin de trouver des alternatives, et notamment un anti-spermatozoïdes qui montre déjà des résultats intéressants.
Une étude menée grâce aux conséquences d’une maladie
Le 11 août, une étude menée par des scientifiques de l’Université de Caroline du Nord a été publiée dans la revue Science Translational Medicine. Elle dévoile une potentielle nouvelle contraception qui pourrait bien changer la vie des femmes grâce aux anticorps anti-spermatozoïdes. Les anticorps sont en réalité des molécules en forme de Y créés par les cellules immunitaires pour neutraliser les infections.
Pour mener à bien ces recherches, les scientifiques se sont intéressés à l’infertilité immunitaire, une maladie qui touche certaines femmes qui ne peuvent alors pas avoir d’enfants. En effet, ces dernières produisent des anticorps anti-spermatozoïdes dans leur appareil reproductif qui « piègent activement les spermatozoïdes mobiles dans le mucus et les empêchent d’atteindre l’ovule », comme l’explique l’article qui dévoile cette étude.
Des anticorps anti-spermatozoïdes en guise de contraception
C’est donc en prenant pour exemple les conséquences de cette maladie que les chercheurs ont eu l’idée de concevoir des anticorps modifiés, huit fois plus efficaces, qui ont donc pour but de bloquer complètement les spermatozoïdes et ainsi les empêcher de nager librement. Cette technique dite de « l’agglutination » a pour le moment été testée uniquement sur des moutons et a démontré une efficacité de 99 %.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, si cette technique venait à devenir une méthode de contraception accessible aux femmes, elle ne se présenterait pas sous la forme d’un vaccin, mais serait plutôt directement délivrée par voie vaginale. Deux méthodes sont pour le moment avancées par les médecins : sous la forme d’un film à dissolution rapide, ou bien d’anneaux intravaginaux « qui permettent une libération régulière d’[anticorps] sur une durée couvrant la fenêtre de fertilité de la plupart des femmes ».
Le vrai avantage de cette nouvelle technique, c’est qu’elle pourrait permettre aux femmes intéressées de se passer d’hormones pour gérer leur contraception. Il s’agit d’un véritable avantage pour de nombreuses femmes qui souhaitent de plus en plus gérer leur fertilité sans l’aide d’hormones, qui peuvent être lourdes de conséquences, aussi bien sur le plan physique que psychologique. Comme l’expliquent les scientifiques : « Plutôt que de modifier les mécanismes physiologiques à la base de la fertilité tels que les hormones, l’immunocontraception devrait permettre un retour rapide à la fertilité, contrairement aux mois de retard subis par certaines femmes après avoir cessé d’utiliser des contraceptifs hormonaux à action prolongée ».
Ces nouvelles pistes pourront donc donner espoir à toutes celles qui attendent avec impatience de nouvelles propositions de contraception.