Depuis l’invention de la contraception, les femmes ont le pouvoir de choisir si oui ou non elles souhaitent être enceintes, et ont ainsi une meilleure maîtrise de leur propre corps. Seulement, certaines sont aussi réfractaires aux moyens de contraception qui existent aujourd’hui, dits « conventionnels », qui peuvent user d’hormones ou qui sont jugés trop intrusifs dans le corps de la femme. C’est la raison pour laquelle elles se tournent vers des contraceptions dites « naturelles ». Quelles sont donc ces techniques, et sont-elles vraiment fiables ?
Les méthodes naturelles de plus en plus sollicitées
On observe depuis quelques années un petit rejet des méthodes de contraception utilisées traditionnellement par les femmes. En effet, même si ces méthodes sont pour la plupart très efficaces, elles présentent tout de même quelques inconvénients qui ne sont pas négligeables aux yeux de certaines. Par exemple, les hormones contenues dans une grande majorité des moyens de contraception actuels présentent plusieurs effets secondaires qui varient selon les femmes, mais qui peuvent avoir de réels effets négatifs sur la vie de tous les jours (prise de poids, peau à tendance acnéique, sautes d’humeur, absence ou au contraire abondance de règles, etc.). Même s’il existe d’autres moyens de contraception qui n’utilisent pas d’hormones, ils peuvent aussi sembler contraignants pour certaines, comme le préservatif (qui reste indispensable pour prévenir des risques de transmissions d’infections et de maladies sexuellement transmissibles), ou encore le stérilet (DIU) en cuivre qui peut paraître intrusif pour certaines.
Pour toutes ces raisons, certaines femmes préfèrent donc se tourner vers des méthodes plus naturelles, principalement pour ménager leur corps. Même si la majorité de ces méthodes ne sont pas aussi efficaces que les contraceptions conventionnelles, certaines femmes peuvent tout de même y trouver un bon compromis pour éviter de faire trop souffrir leur corps.
1) La méthode Ogino, dite « du calendrier »
Tirant son nom d’un chirurgien et gynécologue japonais, il s’agit certainement de la méthode la plus connue. Elle consiste tout simplement à ne pas avoir de rapports sexuels les jours où la femme est le plus fertile. En effet, en fonction des cycles menstruels, il y a une période durant laquelle les probabilités de concevoir un enfant sont beaucoup plus élevées que par rapport aux autres jours. Cette période correspond à celle de la préovulation, qui est donc juste avant l’ovulation.
Pour instaurer cette méthode, il faut donc au préalable avoir bien étudié les cycles afin de repérer les périodes de préovulation afin d’éviter d’avoir des rapports à ces moments-là. Seulement, elle est aussi une des moins fiables, puisqu’elle nécessite d’avoir des cycles très réguliers, ce qui n’est absolument pas le cas de toutes les femmes. Elle nécessite en plus de cela une période d’abstinence durant la préovulation, ce qui peut être contraignant.
2) La méthode de la température
Durant l’ovulation, la température du corps augmente de 0,2 à 0,4°C. Cette méthode consiste donc à simplement repérer cette période à l’aide de la température corporelle pour éviter d’avoir des rapports à ce moment précis. Pour y parvenir, il faut pouvoir prendre sa température tous les matins au réveil, encore dans le lit. En principe, l’ovocyte vit 24 heures dans l’organisme de la femme. Il est donc possible avec cette méthode de déterminer les jours qui sont les moins à risque.
Seulement, ici aussi cette méthode n’est pas extrêmement fiable, et ce, pour différentes raisons :
- la température du corps peut changer avec un simple rhume, et donc venir fausser les résultats
- un spermatozoïde peut vivre jusqu’à cinq jours dans l’organisme de la femme. Ainsi, si un rapport a lieu quelques jours avant l’ovulation, un spermatozoïde pourra quand même féconder un ovule quelques jours après un rapport
- l’ovulation peut avoir lieu n’importe quand
3) La méthode du retrait
Cette méthode, également utilisée par de nombreux couples, consiste tout simplement à ce que l’homme se retire du vagin de la femme avant l’éjaculation pour ne pas permettre aux spermatozoïdes de s’y introduire. Si à première vue cette méthode semble logique et pourrait donc être efficace, ce n’est en fait pas du tout le cas. En effet, il faudrait pour cela que l’homme sache parfaitement à quel moment va venir l’éjaculation, et qu’il puisse donc la maîtriser. De plus, cette méthode peut s’avérer très frustrante, autant pour l’homme que pour la femme, puisqu’elle peut laisser un goût d’inachevé.
Enfin, cette technique n’est également absolument pas fiable du fait que le liquide préséminal, qui est produit avant l’éjaculation et qui est donc rejeté dans le vagin, contient également des spermatozoïdes.
4) L’observation de la glaire cervicale, dite méthode Billings
Cette méthode, qui tire son nom de médecins australiens, demande beaucoup d’observation et des compétences un peu plus poussées. Il s’agit en fait d’analyser la consistance de la glaire cervicale secrétée par la femme afin de déterminer la période d’ovulation. En effet, durant l’ovulation, cette glaire (secrétions vaginales) change d’aspect et devient plus abondante, plus fluide et peu même provoquer quelques pertes, appelées pertes blanches. Pour utiliser cette méthode, il faut donc chaque matin toucher avec ses doigts cette glaire pour déterminer si elle est épaisse (période hors ovulation, qui permettra donc de ne pas laisser passer les spermatozoïdes) ou si au contraire elle est plus poreuse (période d’ovulation).
Cependant, cette méthode non plus n’est pas fiable, puisque de nombreux facteurs peuvent intervenir et changer l’aspect de la glaire cervicale : le désir sexuel, le sperme ou encore les infections vaginales. Impossible donc avec cette méthode de déterminer avec certitude si vous êtes dans une période d’ovulation ou non.
5) L’allaitement
À la suite d’un accouchement et pour les mamans allaitantes, l’ovulation est alors impossible. Seulement, quelques conditions entrent en compte pour être réellement sûr de cela :
- Le bébé doit être exclusivement nourri au sein (au moins 5 à 6 tétées par jour)
- Il doit avoir moins de 6 mois (au-delà de cette période, l’ovulation peut reprendre)
- La femme ne doit pas avoir eu ses règles depuis l’accouchement. Dans le cas contraire, cela signifie que les ovulations ont repris.
Même s’il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes naturelles pour éviter une grossesse, elles ne sont pas pour autant réellement fiables. En effet, selon les gynécologues, ces méthodes ne devraient même pas porter le nom de « contraceptives », puisqu’elles auraient un taux d’échec compris entre 17 et 20 %. À titre de comparaison, le stérilet en cuivre a un taux d’échec de seulement 1 % et la pilule contraceptive est efficace dans 99,7 % des cas si elle est bien prise.