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Douleur de l’accouchement : la génétique y serait pour quelque chose

Crédits : iStock

L’accouchement est systématiquement présenté comme un événement douloureux dans la vie d’une femme. Il faut dire qu’il est difficile de comparer la douleur de la naissance d’un enfant à autre chose tant elle est unique. Si aujourd’hui, la péridurale permet de soulager les futures mamans, la souffrance fait tout de même partie intégrante de la naissance. Seulement, toutes les femmes ne la gèrent pas de la même façon, en partie parce qu’il s’agit d’une sensation très subjective, mais aussi car selon une récente étude, la génétique joue également un rôle.

Une vaste étude

Selon des chercheurs de l’Université de Cambridge, la douleur liée à l’accouchement et surtout la façon dont on la ressent a un lien direct avec la génétique. Pour parvenir à ces résultats qui pourraient bien remettre en question tout ce que nous savons sur l’accouchement, ils ont mené des tests sur 189 femmes suivies dans huit maternités anglaises différentes. Pour toutes, il s’agissait d’un premier enfant né par voie basse, à terme, après une grossesse sans aucun problème de santé, aussi bien pour la mère que pour le fœtus.

Pour que les tests soient efficaces, toutes ces femmes n’ont pas utilisé ou demandé d’analgésie systémique ou régionale (rachidienne ou péridurale). Elles ont également passé des épreuves afin de constater leur résistance à la douleur (test de chaleur ou de pression sur le bras par exemple). Enfin, une analyse de leur ADN a aussi été effectuée.

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Souffrir ou non à l’accouchement : quel rapport avec la génétique ?

Les chercheurs ont dans un premier temps constaté en comparant ces femmes à un autre groupe témoin, qui présentait les mêmes caractéristiques, mais dans lequel les femmes avaient bénéficié d’une analgésie, que ces dernières avaient été moins résistantes à la douleur que celles qui ont accouché sans aide. Pourtant, il n’y avait aucune différence au niveau des capacités émotionnelles et cognitives dans les deux groupes. Les chercheurs ont donc voulu savoir si la réponse était dans l’ADN de ces jeunes mères.

Ainsi, après avoir séquencé les codes génétiques des femmes, les scientifiques ont découvert que les femmes qui avaient ressenti moins de douleur malgré l’absence d’anesthésie présentaient une variation génétique rare du gène KCNG4, qui intervient justement dans les circuits de la douleur. Cette variation permet en réalité de réduire la sensibilité aux signaux électriques. Ainsi, les femmes concernées ont un seuil de tolérance à la douleur plus élevé. Il s’agit donc d’une « péridurale naturelle », mais qui ne concerne pas toutes les femmes : elles seraient en effet 1 sur 100 à présenter cette variation génétique.