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Enfant transgenre : l’Etat civil refuse le changement de prénom de Lilie

Crédits : iStock

Depuis quelques années maintenant, il est possible d’entendre parler de plus en plus souvent des personnes transgenres. Si la dysphorie de genre a toujours existé, les personnes qui la vivent commencent tout juste à avoir le courage d’en parler ouvertement. Il s’agit malheureusement d’un phénomène généralement douloureux et encore trop souvent incompris par l’entourage. Fort heureusement, lorsque les proches comprennent et soutiennent, la transition se passe dans de bien meilleures conditions. Toutefois, il y a également tout l’aspect administratif qui peut aussi poser problème. Les démarches peuvent effectivement être très longues et contraignantes, comme le prouve l’histoire de Lilie, petite fille transgenre de 8 ans qui vient de faire face à un refus de changement de prénom de la part de l’État civil.

Un refus de changement de prénom

Lilie a huit ans et quand elle est venue au monde, elle était assignée garçon. Après plusieurs années à vivre une vie qui n’était pas la sienne, et malgré son jeune âge, la petite fille a fait part à sa famille de qui elle pensait vraiment être, en l’occurrence une fille. Soutenue par sa famille, elle a réussi à se faire accepter telle qu’elle est à l’école et à se faire appeler par son nouveau prénom : Lilie. Pour rendre officielle cette décision, la famille de Lilie a décidé de changer officiellement son prénom à l’État civil. En effet, selon l’article 61 du Code civil : « toute personne qui justifie d’un intérêt légitime peut demander à changer de nom ».

Cependant, cette demande n’a pas été acceptée par le procureur de Carpentras, avec comme argument le fait qu’il est nécessaire que les parents de Lilie prouvent que leur fille a déjà entamé une procédure irréversible de changement de sexe. Une décision pour le moins surprenante, car il n’est pas nécessaire de changer de sexe pour bénéficier d’un changement de prénom. Les personnes transgenres ne sont effectivement pas les seules à pouvoir bénéficier de cela. Pour la mère de Lilie, cette décision est complètement incompréhensible : « on nous demande de justifier d’un traitement qui engendrerait des modifications irréversibles sur elle, donc on trouve que c’est tout à fait déplacé ».

La petite fille bouleversée

La nouvelle est forcément très difficile à digérer pour la fillette qui, comme l’explique sa mère, est complètement bouleversée : « Elle a poussé un grand cri. Elle s’est réfugiée une bonne demi-heure dans la salle de bain avant d’être de nouveau accessible. On retombe dans les travers de difficultés de sommeil et de manger… Mais ça va mieux ». Bien évidemment, pour Lilie, cette décision revient à renier qui elle est vraiment. Elle a justement dit à sa mère qu’elle vivait très mal le fait que les adultes ne la comprennent pas.