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Etats-Unis : la Chambre des représentants vote pour interdire l’avortement au-delà de 20 semaines de grossesse

Crédits : Pxhere

Mardi 3 octobre, la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a voté une nouvelle loi visant à punir les médecins qui pratiqueraient l’avortement sur des femmes enceintes de plus de 20 semaines. Même si ce projet est encore loin d’aboutir, il renforce un peu plus le clivage entre républicains et démocrates, ces derniers étant en majorité contre ce nouveau projet.

Un projet de loi soutenu par Donald Trump

Ce nouveau projet de loi semble faire l’unanimité du côté des républicains, puisqu’il a récolté la presque totalité de leur vote : 234 ont voté en faveur, contre deux qui ont voté contre. Les démocrates eux sont en majorité opposés à ce nouveau projet qui vise à réduire encore un peu plus les droits des femmes, puisqu’ils n’ont été que trois à voter en faveur.

C’est en se basant sur des études scientifiques très contestées par les pro-IVG que les républicains ont conclu que les fœtus seraient capables de ressentir de la douleur au-delà de la 20e semaine de grossesse. Selon Paul Ryan, président républicain de la Chambre : « Nous ne pouvons pas prétexter l’ignorance. Leur douleur ne nous est plus invisible. En tant que société, nous ne pouvons, en conscience, faire semblant. »

Le président Donald Trump a d’ailleurs affirmé qu’il défendait ce projet, qui vise en fait à punir les médecins qui pratiqueraient l’avortement au-delà de 20 semaines de grossesse. Les peines peuvent aller jusqu’à cinq ans de prison pour ces derniers. Cependant, les femmes ne seraient absolument pas mises en cause. Ce projet donne tout de même quelques exceptions : les victimes de viol, d’inceste, ou lorsque la vie de la femme est menacée.

Mécontentement chez les démocrates

De leur côté, les démocrates crient au scandale en affirmant que ce projet de loi est inconstitutionnel. En effet, aux Etats-Unis, le droit à l’avortement existe depuis 1973. Pour cela, la Cour suprême avait fixé le point de « viabilité » du fœtus, se référant au consensus médical de 24 à 28 semaines. Il n’y a donc pas un nombre spécifique de semaines à respecter pour avoir accès à l’avortement.

Jess O’Connell, directrice générale du parti démocrate, qui est majoritairement contre ce projet de loi, a déclaré : « En restreignant l’accès des femmes à des avortements légaux et sûrs, les républicains privent des millions de femmes de leur droit fondamental à prendre les décisions qui leur sont adaptées, à elles et leurs familles ».

Cependant, pour le Sénat, cette loi n’est absolument pas une priorité et n’est donc pas vraiment à l’ordre du jour. Son avenir reste ainsi pour le moment très incertain.

Selon l’institut Gallup, en mai 2017, 29 % des Américains étaient favorables au droit à l’avortement en toutes circonstances et 50 % dans certaines circonstances. 18 % de la population souhaitaient  au contraire l’interdire absolument. Les Américains sont donc divisés sur le sujet de l’avortement, même si la tendance principale semble être plutôt contre.

Sources : MagicMaman, Le Monde, LCI