C’est une histoire à peine croyable, mais pourtant bien vraie. Après avoir été violée à l’âge de 12 ans, une jeune femme de 21 ans qui est aujourd’hui maman d’un petit garçon de 8 ans, fruit de ce viol, vient d’apprendre que son bourreau a obtenu l’autorité parentale conjointe sur son enfant.
Une histoire sordide
Les faits remontent à 2008, à Detroit, dans le Michigan. La jeune fille, alors âgée de 12 ans, sort avec sa grande sœur rejoindre un ami. Ce dernier lui présente un certain Christopher Mirasolo, qui a alors 18 ans. Il propose aux deux jeunes fille de faire un tour en voiture, ce qu’elles acceptent en pensant simplement qu’il va les amener manger dans un fast-food. Mais il n’en est rien, puisque l’homme, qui va devenir leur agresseur, va en fait les conduire dans une maison déserte d’un membre de sa famille et les séquestrer durant deux jours. C’est à ce moment-là que la jeune fille se fait violer par son bourreau. Après avoir été relâchées, les deux sœurs s’empressent d’aller dénoncer Christopher Mirasolo. La victime découvrira plus tard qu’elle est enceinte de son agresseur, mais souhaite tout de même garder l’enfant.
Un récidiviste
Le criminel est arrêté un mois après les faits et condamné à un an de prison. Il sera finalement relâché après six mois passés derrière les barreaux. En 2010, il récidive en s’attaquant à une jeune fille âgée de 13 ans. Il sera cette fois condamné à quatre ans de prison.
Une décision incompréhensible
C’est ainsi qu’il y a quelques jours, la victime et l’agresseur apprennent tous deux que ce dernier a obtenu l’autorité parentale conjointe de l’enfant. Selon l’avocate de Christopher Mirasolo : « La démarche a été effectuée par le bureau du procureur comme c’est le cas lorsqu’une partie (ndlr : ici, la mère) demande une aide sociale. Il n’a rien demandé. Il a reçu un ordre de filiation délivré par la cour le mois dernier indiquant qu’il bénéficiait légalement de l’autorité parentale conjointe et d’un droit de visite. ». L’agresseur, qui est emprisonné actuellement, n’a donc fait fait aucune demande d’autorité parentale conjointe. Le tribunal du Michigan lui a en fait réclamé un test de paternité afin d’ajouter son nom au certificat de naissance de l’enfant.
La victime, aujourd’hui âgée de 21 ans, est de son côté très choquée de cette décision, d’autant plus que son adresse personnelle a été communiquée à son agresseur dans le cadre de cette démarche. Son avocate est tout de même parvenue à obtenir une audience devant le tribunal le 25 octobre afin de garantir la protection de la mère, mais aussi de son enfant. Dans un même temps, elle souhaite également obtenir l’annulation de la décision visant à octroyer au violeur l’autorité parentale conjointe, en se référant au « Rape survivor child custody act », une loi américaine visant à protéger les victimes de viol ainsi que les enfants nés de ce crime.
Un acte qui n’est pas isolé
Il semblerait que les Etats-Unis n’en soient pas à leur coup d’essai et que des décisions de ce genre ont déjà été rendues dans le passé. En avril par exemple, l’État du Maryland avait rejeté une loi visant à protéger les droits des femmes victimes de viol. On compte d’ailleurs aujourd’hui encore sept États qui possèdent une législation plus favorable aux violeurs qu’aux victimes : le Mississipi, le Nouveau-Mexique, le Wyoming, le Dakota du nord, le Minnesota, l’Alabama et donc le Maryland.
Sources : MagicMaman, Le Parisien, RTL