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Fausse couche : selon plusieurs chercheurs, son impact serait trop minimisé

Crédits : iStock

Vécue par une femme sur dix, la fausse couche est malheureusement un phénomène relativement commun, mais très souvent passé sous silence.  Et pourtant, dans la vie d’une femme, il ne s’agit que très rarement d’un événement anodin, bien au contraire. Beaucoup le vivent extrêmement mal, mais n’arrivent pas à trouver pour autant une oreille attentive qui saura comprendre leur peine. D’ailleurs, des chercheurs appellent à ne plus minimiser ce phénomène qui doit être pris plus au sérieux.

Un phénomène malheureusement très commun

La fausse couche est un phénomène qui comporte encore une grande part d’ombre pour les médecins et c’est justement pour cette raison que de nombreuses études sont en cours. Récemment, des chercheurs ont mené toute une série d’études sur le thème de la fausse couche qui ont été publiées dans The Lancet et réalisées au cours de ces vingt dernières années. On y découvre notamment à quel point la fausse couche est fréquente. En effet, 23 millions de fausses couches auraient lieu chaque année dans le monde. Cela signifie donc qu’elles concernent 15 % des grossesses, c’est-à-dire « 44 grossesses perdues chaque minute ».

Ces mêmes recherches dévoilent un constat un peu plus rassurant : les fausses couches récurrentes chez une seule et même femme sont bien moins courantes. On dénombre en effet 1,9 % de femmes qui en ont déjà vécu deux, et 0,7 qui en ont vécu trois.

Les fausses couches trop souvent minimisées

Devant ces conclusions, les chercheurs tentent de faire passer un message clair : il est nécessaire de s’intéresser de plus près au phénomène de la fausse couche, et surtout de mieux accompagner les femmes qui en sont victimes. Si nous parlons si peu de la fausse couche, c’est principalement parce qu’il y a un énorme tabou qui entoure ce drame.

Le malheur est en effet un sujet toujours très difficile à aborder, et cela ne concerne d’ailleurs pas uniquement la fausse couche. Concernant plus spécifiquement ce phénomène, il entraîne une forme de deuil, et comme tous les deuils, le tabou est généralement très grand. Par ailleurs, beaucoup voient également la fausse couche comme un simple acte manqué et se disent qu’il faudra juste s’armer d’un peu de patience avant d’avoir la chance de vivre une nouvelle grossesse. En outre, comme la fausse couche intervient généralement (mais pas toujours) dans les premières semaines de la grossesse, certains considèrent qu’il ne s’agit que de la perte de cellules, et non pas d’un enfant. Ils sont donc parfaitement incapables de comprendre le chagrin que cela peut entraîner.

À travers ces différentes études, les chercheurs alertent les différents professionnels qui sont confrontés à des femmes victimes de fausses couches. Selon eux, leur prise en charge n’est pas suffisante, notamment sur le plan psychologique. Ce suivi devrait d’ailleurs être encore plus renforcé lorsqu’il s’agit de couples qui ont vécu plusieurs fausses couches à la suite.