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Gestion de la douleur pendant l’accouchement : selon une enquête, la France « peut mieux faire »

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Dans l’inconscient collectif, la douleur fait partie intégrante de l’accouchement. Fort heureusement, les progrès de la médecine ont permis de soulager les femmes sur le point de mettre un enfant au monde, notamment grâce à la péridurale. Cependant, l’accouchement reste un moment douloureux, voire traumatisant, pour certaines femmes. D’ailleurs, selon une enquête menée sur 2000 femmes, la France semble avoir du retard par rapport à d’autres pays sur le sujet de la gestion de la douleur durant l’accouchement.

La péridurale posée trop tardivement

La péridurale a considérablement changé le déroulement de l’accouchement. Elle permet en effet aux femmes de donner naissance à leur enfant plus sereinement, sans avoir à souffrir le martyre des heures durant. S’il s’agit d’une véritable avancée, la France peut visiblement faire mieux en termes de gestion de la douleur. Et pour cause, selon une enquête menée par une équipe médicale des Hospices civils de Lyon et grâce à des témoignages recueillis par le collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane) en 2016, l’arrivée de la péridurale dans le paysage médical n’a pas permis aux femmes de ne plus du tout vivre la douleur.

En effet, si 80 % des femmes interrogées ont bénéficié de la péridurale pour leur accouchement, elles sont 20 % à affirmer qu’elles auraient préféré l’avoir plus tôt durant le travail. Parmi les femmes ayant reçu la péridurale, 22 % estiment qu’elle a été « peu efficace en fin de travail » et 4 % disent qu’elle a été « peu efficace tout au long du travail ».

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Crédits : iStock

Des accouchements encore trop douloureux

Cette même enquête révèle que dans 95 % des cas, ce sont les futures mamans qui font la demande de péridurale. Cette technique d’anesthésie n’est en effet pas imposée par les équipes médicales. Elle intervient donc lorsque la femme qui accouche affirme qu’elle souffre réellement et qu’elle souhaite être soulagée rapidement.

La gestion de la douleur n’est par conséquent pas encore optimale en France et demande à être améliorée. Un nouvel indicateur, révélé dans cette enquête, pourrait justement permettre de réellement adapter le traitement de la douleur en fonction des patientes. En effet, il semblerait que l’indice de masse corporelle (IMC) modifie la perception de la douleur. Les femmes qui ont noté leur douleur entre 7 et 10 (c’est-à-dire des douleurs très fortes) étaient 6,7 % à avoir un IMC inférieur à 30 (ce qui signifie qu’elles avaient un poids « normal »), 6 % avaient un IMC entre 30 et 40 (obésité modérée à sévère) et 14,6 % un IMC supérieur à 40 (obésité massive). Ce constat pourrait donc permettre de mieux prendre en charge les femmes ayant un IMC élevé.