Depuis quelques semaines maintenant, le sujet du harcèlement scolaire est plus que jamais au cœur des débats. Il faut dire qu’il s’agit d’un fait d’actualité qui a notamment conduit au décès de la jeune Alisha, victime de chantage sur les réseaux sociaux et tuée par deux de ses camarades. Seulement, pour que le harcèlement existe, il faut des harceleurs. Et contrairement à ce que beaucoup de parents pourraient croire, ces derniers peuvent être les enfants de n’importe qui. Il s’agit d’une situation forcément difficile à accepter, mais qu’il est essentiel de repérer pour rapidement la prendre en charge.
Pas de profil type
Contrairement à ce que beaucoup de parents pourraient croire, le harceleur n’a pas de profil type, et n’importe quel enfant peut malheureusement le devenir. Le harcèlement scolaire est en effet, dans la majorité des cas, le résultat d’un effet de groupe qui peut toucher n’importe qui. Bien évidemment, il existe quelques cas isolés, mais souvent, on retrouve un effet de meute qui encourage à la violence, aussi bien physique que verbale. Cela ne signifie pas forcément que l’enfant souhaite faire du mal à ses camarades, mais simplement qu’il se trouve dans une spirale de violence et qu’il est difficile pour lui d’en sortir. Malheureusement, dans bien des cas, lorsque l’enfant n’est pas du côté des harceleurs, il est dans celui des harcelés. Certains enfants font donc le « choix » de leur clan afin de ne pas devenir eux-mêmes les opprimés.
Bien évidemment, il serait naïf de croire qu’il n’y a pas de chef de groupe, et là encore, il est difficile de dresser un profil type. Le leader a tendance à encourager à la violence et à inciter les autres à le suivre dans cette escalade de la violence. D’ailleurs, dans bien des cas, ces enfants sont radicalement différents à la maison. Ils ont effectivement tendance à faire profil bas et peuvent se montrer extrêmement discrets. Toutefois, les spécialistes de la petite-enfance affirment qu’il s’agit généralement d’enfants qui assistent à des schémas de violence à la maison. Ils peuvent effectivement être confrontés à un climat relativement hostile et considèrent ainsi qu’il s’agit de la norme. Ils ont ainsi tendance à reproduire des faits et gestes qu’ils constatent au quotidien.
Comment réagir devant un enfant harceleur ?
Pour les parents, constater que son enfant est un harceleur est forcément extrêmement difficile à vivre et à comprendre. Cela les renvoie en effet à leur propre rôle de parents et peut leur donner la sensation d’avoir été défaillants dans l’éducation de leurs petits. Ce n’est pas forcément le cas et il ne faut donc surtout pas « faire l’autruche » dans ce cas de figure. Il est important de faire face au problème, quitte à réfléchir aux valeurs inculquées aux enfants. Le problème ne vient pas forcément de là, mais cette réflexion est tout de même nécessaire.
Le dialogue devient alors essentiel, aussi bien avec l’enfant qu’avec l’école, afin de comprendre ce qui se passe réellement. L’enfant ne doit pas pour autant être diabolisé, même s’il s’agit de quelque chose de mal. Il doit pouvoir se confier en toute confiance et se sentir donc dans un lieu sain et sûr afin que tout le monde obtienne des éclaircissements sur l’affaire. Il est essentiel de comprendre pourquoi l’enfant se comporte comme cela pour trouver des solutions efficaces pour y remédier le plus vite possible. C’est également l’occasion de prendre du recul au sujet du fonctionnement de la famille qui est peut-être à revoir.