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Mamange : de quoi s’agit-il ?

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L’annonce d’une grossesse est généralement synonyme de grande joie, de beaucoup d’émotions, mais aussi d’impatience de pouvoir rapidement serrer dans ses bras ce petit être tant attendu. Seulement, dans certains cas, le rêve tourne au cauchemar, et ce qui devait être le plus beau jour d’une vie devient le pire. C’est le cas de ces jeunes parents qui doivent faire face au deuil périnatal, ce qui signifie qu’ils ont perdu leur enfant avant ou peu après qu’il ne vienne au monde. Le terme de mamange fait référence à ces jeunes mamans meurtries qui ont perdu leur bébé, et qui souffrent d’un manque cruel de reconnaissance, que ce soit de la part de l’entourage comme du personnel médical.

Un deuil pas toujours reconnu

Les langues se délient de plus en plus autour du sujet du deuil périnatal et les jeunes parents qui l’ont vécu n’hésitent pas à exprimer leur peine, aussi bien celle qui est directement liée à la perte de leur bébé que celle qui découle des réactions d’autrui. En effet, les parents accusent bien souvent le personnel médical, qui ferait preuve d’un manque cruel d’empathie face à cette situation absolument affreuse. Les accidents de ce genre faisant partie de leur quotidien, ils oublient souvent de mettre les formes pour annoncer le drame et pour accompagner les parents dans ce deuil. Selon beaucoup d’entre eux, il ne s’agit « que » d’un bébé qui n’est même pas venu au monde et que les parents n’ont même pas eu le temps de connaître. Alors que tout parent qui se respecte sait parfaitement qu’il s’agit de bien plus que cela.

L’entourage aussi peut malheureusement être maladroit dans ce deuil. Les amis comme la famille s’étaient eux aussi préparés à la naissance de ce bébé et se retrouvent également désarmés face à la terrible nouvelle. Certains préféreront faire comme s’il ne s’était jamais rien passé, tant le sujet est tabou, alors que d’autres préféreront simplement éviter les jeunes parents endeuillés pour éviter d’aborder le sujet. Il est évident que tout le monde ne réagit pas de la même façon face au deuil, mais le dialogue est bien souvent la meilleure des thérapies. Le couple a généralement besoin de rendre vivant son enfant et de lui donner une place dans la famille. C’est d’ailleurs pour cela que ces mamans s’appellent des mamanges, afin de ne pas oublier cette épreuve.

Bien évidemment, il ne s’agit pas là de quelque chose réservé aux femmes, car le terme de papange existe également. Ces messieurs sont également investis dans cette grossesse et dans l’attente de ce bébé, et donc tout aussi touchés lorsqu’ils apprennent son décès.

femme triste stressée
Crédits : iStock

Mamange : une communauté soudée

Si le terme est encore peu employé dans les médias ou dans le domaine médical, les mamanges sont pourtant devenues un groupe à part entière qui permet à des femmes ayant vécues la même terrible expérience de se réunir et de pouvoir enfin parler sans barrières de ce deuil. C’est l’occasion pour elles d’être parfaitement comprises tout en recevant le soutien adéquat.

Que dit la loi ?

Depuis 1993, il est possible d’inscrire dans le livret de famille un enfant décédé in-utero, peu importe à quel moment de la grossesse l’enfant a perdu la vie. C’est une façon pour les parents de rendre encore plus réel ce bébé et de l’inscrire dans le schéma familial. La famille a également le droit d’organiser des obsèques, quel que soit l’âge du fœtus.