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Manger son placenta : une pratique bénéfique ?

Crédits : iStock

Depuis plusieurs années, une nouvelle pratique à la mode venue principalement des États-Unis fait beaucoup parler d’elle : manger son placenta. En effet, cela aurait de nombreux bienfaits et permettrait notamment de lutter contre la dépression post-natale, mais aussi de réduire les douleurs qui surviennent à la suite de l’accouchement. Mais, de nombreux spécialistes s’opposent sur cette question qui crée le débat. Manger son placenta est-il vraiment utile ?

Une pratique ancestrale

Le placenta est un organe qui apparaît seulement au moment de la grossesse. Il permet de relier physiquement et biologiquement l’embryon à la paroi utérine. Durant la grossesse, le placenta permet de donner au fœtus de l’eau, mais également des nutriments et du dioxygène.

Manger son placenta est en fait une pratique qui ne date pas d’aujourd’hui. En effet, tous les mammifères, hormis les dauphins, les baleines et les humains mangent leur placenta après la naissance. Cela leur permet de garder secrète la naissance afin de protéger au mieux le nouveau-né des prédateurs. Cependant, même si aujourd’hui les humains ne mangent pratiquement plus leur placenta, c’était une pratique très courante au Moyen-Âge. Selon les légendes, cela permettait d’améliorer la fertilité des femmes, mais aussi de lutter contre l’impuissance des hommes, qui devaient également en ingérer. Même si certaines cultures n’ont pas perdu cette habitude, manger son placenta n’est plus une pratique récurrente aujourd’hui. De nombreux pays tendent pourtant à normaliser cette pratique, alors que la France l’interdit.

Quel intérêt ?

Manger son placenta aurait de nombreuses vertus qui poussent de plus en plus de femmes à passer le cap, en commençant par les stars hollywoodiennes, qui ont remis à la mode la placentophagie. Il n’existe pourtant aucune étude scientifique qui prouve les bienfaits de cette pratique, mais selon les adeptes, cela permettrait notamment de prévenir la dépression post-partum, de diminuer les douleurs qui interviennent à la suite de l’accouchement, mais aussi d’améliorer la lactation. Le placenta serait en effet très riche en vitamines et aurait donc de nombreuses valeurs nutritives.

Crédits : Pixabay – dictionarydeshea

Comment manger son placenta ?

Il existe différentes manières d’ingérer son placenta. En effet, aujourd’hui, très peu de femmes le consomment cru, rebutées par l’aspect sanglant de l’organe. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de sociétés proposent de transformer le placenta en de petites gélules à avaler chaque jour. Pour cela, il suffit de déshydrater le placenta, qui sera ensuite mis dans des gélules sous forme de poudre. Il est également possible d’ingérer son placenta via des granules homéopathiques. Certaines femmes font le choix de le cuisiner et de l’intégrer dans certaines recettes. Le placenta peut donc être mangé sous toutes les formes, mais il faut tout de même rester vigilant face à cette pratique…

Quelques risques

Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a tout de même souhaité mettre en garde les amatrices de cette pratique avec un rapport publié le 30 juin 2017. En effet, en 2016, un nouveau-né a contracté une infection respiratoires après que sa mère ait ingéré des pilules contenant du placenta. Selon le CDC, le traitement qu’a subi le placenta avant d’être mis en gélules n’a pas permis d’éliminer toutes les bactéries qu’il contenait. Le bébé a tout de même été sauvé à la suite d’un traitement d’antibiotiques. Manger son placenta n’est donc pas une pratique à prendre à la légère et il est important d’être informé des risques encourus avant de faire ce choix.