Le coronavirus a complètement bouleversé les habitudes du monde entier depuis le début de l’année. Ce virus oblige en effet l’humanité à prendre ses distances pour réduire le risque de contagion. Toutefois, cette pandémie mondiale peut avoir d’autres conséquences, bien plus surprenantes, comme le prouve parfaitement le récit de ce papa marseillais complètement démuni. Ce dernier s’est vu confronté à la complexité de l’administration française alors qu’il voulait simplement déclarer la naissance de sa fille, qui est aujourd’hui sans identité légale.
Quelques précautions
Pour les couples qui ne sont pas mariés, le second parent bénéficie de cinq jours après la naissance de son bébé pour le déclarer à la mairie s’il n’a pas fait de déclaration anticipée durant la grossesse. Un délai qu’il faut visiblement impérativement respecter, même en pleine période de pandémie, comme l’illustre cette histoire. Ruben est un jeune papa marseillais qui a eu la joie d’accueillir une petite fille, Noa, début octobre. Malheureusement, sa conjointe et lui-même étaient alors tous deux positifs au coronavirus. La jeune maman a donc dû accoucher à l’isolement et le père n’a même pas pu assister à la naissance de son enfant : il devait rester en quarantaine chez lui.
Ruben savait parfaitement qu’il avait cinq jours pour déclarer la naissance de sa fille, mais par précaution et afin de ne pas contaminer d’autres personnes, il a fait le choix d’attendre de pouvoir passer un nouveau test sept jours après le premier (dans l’espoir qu’il soit négatif) avant de se rendre à la mairie.
Une déclaration avec un jour de retard
Lorsqu’il est arrivé à la mairie juste après la réception des résultats négatifs de ce second test, Ruben est tombé de haut : « On est à J+6 après l’accouchement, elle me dit “vous ne pouvez pas déclarer votre enfant Monsieur, vous êtes hors délais d’un jour, il faut voir avec le tribunal, ça prend entre 6 à 8 mois ». Son avocat a par ailleurs confirmé cette information à ce jeune papa complètement déboussolé.
Les conséquences de ce retard sont énormes : la petite Noa n’a pas d’identité légale. Cela signifie qu’elle « n’a pas de sécurité sociale, elle n’a aucun droit social ou administratif », comme l’explique son papa. Il cite notamment l’exemple de la reprise d’une activité professionnelle pour sa compagne qui nécessiterait donc de trouver une garde pour l’enfant, ce qui, en l’état, est impossible : « pas de crèche, pas d’assistante maternelle, rien, c’est-à-dire qu’on est obligé de la garder tout le temps avec nous ».
La pilule est forcément difficile à avaler pour Ruben : « Je n’arrive même pas à comprendre comment on peut en arriver là, on vit à une période suffisamment absurde pour ajouter en plus des soucis administratifs sur cette absurdité ». Son avocat a quant à lui demandé à ce que les dossiers au sujet de conséquences du coronavirus soient traités au plus vite.