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Médicaments : ils seraient trop nombreux à être interdits pour les femmes enceintes

Crédits : Pixabay - Miroslavik

Depuis mi-octobre, les laboratoires sont obligés d’apposer les mentions « danger » ou « interdits » si les médicaments présentent un potentiel risque pour le fœtus. Un décret qui inquiète l’Académie de médecine qui affirme qu’il s’agit d’un moyen ayant pour principal but d’effrayer les femmes enceintes.

Une bonne décision, mais qui aurait des effets négatifs

Vendredi 16 février, l’Académie de médecine s’est exprimée au sujet de la nouvelle réglementation, entrée en vigueur en octobre 2017, qui visait à obliger les fabricants de médicaments à indiquer si ces derniers pouvaient représenter un risque de toxicité pour le fœtus, soit avec la mention « danger » et un pictogramme d’une femme enceinte dans un triangle rouge, soit avec la mention « interdit » et le pictogramme barré en rouge. Même si l’Académie de médecine salue une « attention louable », elle dresse pourtant un premier bilan en demi-teinte, en affirmant que cela pourrait entraîner des « effets préjudiciables ».

En effet, tous les médicaments concernés ne possèdent pas les mêmes degrés de dangerosité pour un fœtus, alors que les pictogrammes qui y sont apposés sont tous les mêmes. Cela peut donc créer une réelle vague de panique chez les femmes enceintes, mais surtout une réelle confusion, car il est à présent impossible de distinguer les différents niveaux de risques qui peuvent exister. Cela pourrait donc pousser certaines femmes à « préférer s’abstenir de tout traitement, même indispensable ».

De plus, et même si l’idée de base était bonne selon l’Académie de médecine, ce décret laisse aux industriels une large marge de manœuvre, puisque c’est à eux d’interpréter si oui ou non le médicament peut être toxique pour un fœtus.

De nouvelles propositions

L’Académie médicale a donc proposé de redéfinir le périmètre de ce décret, tout en conservant l’intention initiale. Ainsi, selon eux, seuls les médicaments qui se composent de substance(s) dont il a déjà été prouvé les effets négatifs sur le fœtus devraient être concernés par cette réglementation. En ce qui concerne les autres, aucun pictogramme ne devrait être apposé, mais des informations supplémentaires devraient pourtant être données par les professionnels de santé, et aussi via la notice d’utilisation du médicament.

Sources : Libération, Franceinfo, Doctissimo