Depuis quelques années, les mouvements féministes reprennent progressivement de l’ampleur et sont sujets à un véritable regain d’intérêt, et pas seulement de la part des femmes. Pour autant, malgré quelques petits progrès, l’égalité entre les femmes et les hommes est encore bien loin d’être atteinte, il est donc nécessaire de continuer à mener ce genre de combats. Ainsi, tout ce qui peut s’apparenter à des objets d’oppression est de plus en plus remis en question par les femmes, et parmi eux, le soutien-gorge. De ce fait, un nombre croissant de femmes font le choix de ne plus en porter, que ce soit par militantisme ou simplement par confort. Une tendance qui a pris encore plus d’ampleur avec le confinement, durant lequel beaucoup ont préféré le confort au soutien de la poitrine.
No bra : une « tendance » récente ?
Depuis un certain temps, le soutien-gorge est vu comme un objet d’oppression imposé aux femmes. Il s’agit d’ailleurs d’un véritable symbole de militantisme, et ce, depuis les premiers mouvements féministes en 1968. La poitrine des femmes a longtemps été un objet de désir pour les hommes, alors que sa fonction première est de nourrir les enfants. Les corps des femmes en règle générale ont toujours été très contrôlés par les hommes et c’est d’ailleurs pour cette raison que des accessoires comme le soutien-gorge ont été inventés. Le soutien-gorge permet à la poitrine d’avoir une forme plus « normalisée » : des seins maintenus et ronds. Bien évidemment, une poitrine naturelle n’a absolument pas cet aspect, ce qui est tout à fait normal.
Pour beaucoup de femmes, faire le choix de ne plus porter de soutien-gorge est donc une façon de se réapproprier leur corps et de ne plus se sentir soumises aux désirs des hommes. Le soutien-gorge est également vu pour beaucoup comme un accessoire désagréable à avoir sur soi. Il n’est pas naturel d’en porter et comme il donne une fausse apparence aux seins, il n’est pas toujours aisé de le supporter.
Le confinement : responsable du retour du no bra ?
Si le « no bra » (« pas de soutien-gorge ») ne date pas d’hier, peu de femmes l’adoptent réellement dans le quotidien. Il faut dire qu’après des décennies à formater la poitrine, il peut être difficile d’assumer le regard des autres sur une poitrine qui ne ressemble pas forcément à l’image de la « poitrine idéale ».
Le confinement a très certainement contribué à changer cette image et surtout a encouragé des femmes à ne plus porter de soutien-gorge. Il a en effet constitué une bonne occasion pour prendre de nouvelles habitudes et surtout pour relâcher un peu la pression. Pour certaines femmes, cela a pu se manifester par un arrêt du port du soutien-gorge, qui pouvait leur donner l’impression d’être toujours « enfermées ». Le soutien-gorge est d’ailleurs bien souvent la première chose que les femmes retirent lorsqu’elles sont chez elles. Le fait d’y être toute la journée les a donc encouragées à ne plus en mettre du tout.
Si de plus en plus de femmes s’interrogent vraiment sur l’utilité de ce morceau de tissu et surtout sur ce qu’il représente, cela ne signifie absolument pas qu’il est nécessaire de ne plus en porter pour avoir une conscience féministe. Il s’agit avant tout d’un choix personnel qui ne doit pas être jugé. Ce sont justement ces regards désapprobateurs sur ce que portent les femmes qui rendent difficiles les combats féministes.
Certaines femmes préfèrent en porter pour l’apparence que cela donne, d’autres par habitude et d’autres encore afin de maintenir une poitrine peut-être trop lourde. Quoi qu’il en soit, il faut que le soutien-gorge soit utilisé par volonté personnelle et non pas parce que quelqu’un souhaite voir une femme en porter un.