Ce sont bien souvent les femmes qui sont montrées du doigt lorsqu’on parle de problèmes de fertilité ou encore d’autres risques liés à l’âge. En effet, il est inutile de nier que la fertilité de la femme a une date limite avec l’arrivée de la ménopause entre 45 et 50 ans en moyenne. Cependant, l’âge du père peut aussi jouer un rôle dans les difficultés à concevoir, ou encore dans les risques de maladies ou de malformations chez l’enfant.
L’âge de l’homme influence la grossesse
Même s’il est vrai que l’homme peut concevoir toute sa vie durant, il est possible que certains n’y parviennent pas. L’horloge biologique de l’homme est beaucoup moins rigide que celle de la femme, même si, avec le temps, les spermatozoïdes peuvent être moins nombreux ou de moins bonne qualité. L’âge a donc aussi un effet sur la fertilité des hommes. Une étude menée en 2000 sur 8515 grossesses révèle que pour les hommes, les chances de devenir père diminueraient de moitié entre 25 et 35 ans. Et, au bout d’un an de rapports réguliers, les chances de conception baisseraient de 3% chaque année à partir de 24 ans.
Comment l’expliquer ?
À l’âge de la puberté, l’homme possède environ 1,2 milliard de spermatogonies, qui sont des précurseurs de spermatozoïdes obtenus après environ 30 divisions d’une première cellule dite « germinale ». Tous les seize jours, ces spermatogonies vont se diviser afin de produire des spermatozoïdes. Au fil du temps, les divisions deviennent de plus en plus nombreuses : à 30 ans, les spermatozoïdes résultent d’environ 425 divisions, à 50 ans de 885 et à 70 ans de 1345. Mais, plus le nombre de divisions est important et plus il existe de risques d’erreurs de copie, et donc d’anomalie dans le nombre de chromosomes ou dans les gènes.
Quels sont les risques ?
Les anomalies peuvent entraîner la trisomie 21 chez l’enfant à naître, mais pas seulement. Elles peuvent aussi être à l’origine de maladies génétiques rares, comme l’achondroplasie (une forme de nanisme), la maladie d’Apert (des malformations du crâne et des doigts), le syndrome de Marfan (une atteinte du tissu conjonctif), ou encore l’autisme et la schizophrénie. L’âge du père a donc également toute son importance au moment de la conception, car plus il augmente, plus les risques sont nombreux. Toutefois, même si un homme possède un sperme de mauvaise qualité, il suffit d’un seul spermatozoïde viable pour féconder l’ovule sans aucun risque.
Comment garder de bons spermatozoïdes ?
Quelques bonnes habitudes et une hygiène de vie irréprochable peuvent toutefois faire pencher la balance en faveur de ces messieurs. Tout d’abord, il est indispensable pour un homme qui souhaite avoir un enfant à un certain âge de faire une croix sur sa consommation d’alcool, de tabac et de cannabis, qui sont très nocifs pour la fertilité. L’alimentation a également un rôle dans la fertilité des hommes, puisqu’il est conseillé d’avoir un indice de masse corporel compris entre 18,5 et 25 kg/m2. Il est donc également conseillé de pratiquer une activité physique régulière et d’avoir une alimentation saine afin de se maintenir en forme et d’avoir des apports suffisants en zinc, en vitamine C et E. Cependant, il faut proscrire les slips, les caleçons et les pantalons trop serrés, qui vont comprimer les testicules. Enfin, il est préférable de ne pas trop s’exposer aux polluants environnementaux.