S’il y a bien des personnes qui ont été perturbées par le confinement et la crise sanitaire, ce sont les enfants. Ces derniers n’avaient en effet pas forcément la capacité de comprendre ce qui ce passait et quels étaient les enjeux. Du jour au lendemain, ils ont dû mettre un terme à leur quotidien à l’école pour se retrouver à la maison avec leurs parents. Seulement, tout n’est pas revenu dans l’ordre après le confinement du printemps 2020. Les enfants subissent aujourd’hui encore les conséquences de la crise sanitaire, comme le montre notamment cette nouvelle étude qui révèle que les petits auraient vu leurs capacités physiques et cognitives diminuer à cause des confinements.
Une étude menée avant et après le confinement
Cette nouvelle étude qui a été menée sur 90 élèves de CE1 de l’Allier répartis dans une école de Riom et dans une école en zone d’éducation prioritaire de Vichy dévoile des résultats relativement préoccupants sur la santé des enfants depuis le début de la crise sanitaire. En réalité, cette étude a commencé en septembre 2019, c’est-à-dire plusieurs mois avant le début de l’épidémie en France. Les chercheurs ont placé dans les salles de classe quatre vélos-bureaux. Le but pour les élèves était de s’y installer en même temps qu’ils assistaient à leurs cours, chacun leur tour deux fois par jour, et ce, durant toute l’année scolaire. Les petits devaient également passer d’autres tests permettant de constater leur condition physique et leurs capacités cognitives.
Forcément, en mars dernier, lorsque le confinement a été annoncé ainsi que la fermeture des écoles, l’expérience a pris fin plus tôt que prévu. Pour remédier à cela, Martine Duclos, cheffe du service de médecine du sport au CHU Clermont-Ferrand, à la tête de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), a fait le choix de mener la même étude sur d’autres élèves de CE1 l’année scolaire suivante. Sans le savoir, les chercheurs ont pu exploiter des résultats très intéressants, car entre-temps, le confinement a eu des conséquences sur les comportements des enfants.
Une prise de poids importante chez les petits
Les résultats ont effectivement été très surprenants pour les chercheurs à l’origine de ces recherches, notamment pour un exercice physique proposé, appelé « la navette ». Les enfants devaient courir le plus vite possible et de manière répétée entre deux plots jusqu’à entendre un signal sonore. Après le confinement, les chercheurs ont constaté que les enfants avaient de grandes difficultés à fournir les mêmes performances qu’avant. Martine Duclos explique en effet qu’« ils étaient complètement essoufflés ». Les chercheurs ont aussi constaté que les enfants présentaient un IMC en augmentation de 1 à 2 points en moyenne, ce qui représente 2 à 3 kilos en plus chez chaque enfant.
En ce qui concerne les tests sur les capacités cognitives, elles auraient diminué de 40 % d’une année à l’autre. Alors qu’avant le confinement, tous les élèves avaient été capables de faire le test en question dans le temps imparti, « après le confinement, plus de la moitié n’a pas été capable de faire le test dans le temps limite. Ce n’est pas normal », explique Martine Duclos.
Ces constats relativement préoccupants montrent à quel point l’inactivité peut avoir des effets néfastes sur les enfants, et pas seulement sur leurs capacités physiques.